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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 18:46

les-arrets-manquants-copie-1.jpg

Cette manif évoquée ici hier, a donné lieu à quelques échos dans la presse.
Voici deux liens. Il y a en plus un article aujourd’hui encore dans La Dépêche dont vous avez une image.


http://midi-pyrenees.france3.fr/info/manifestation-des-usagers-a-montauban-72150263.html

http://www.ladepeche.fr/article/2012/01/23/1267454-nous-n-en-pouvons-plus-assurent-les-usagers.html

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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 18:33

UN lecteur de ce blog bien inspiré vient de m’envoyer cet article du Monde. Je le reprends avec grand intérêt puisqu’il explique le cas des PPP. A la manif de Toulouse sur les Grands projets inutiles un copain des Hautes Pyrénées me parlait des PPP dans son département. Il y a les nôtres en Tarn-et-Garonne. Ne pourrait-on pas faire l’inventaire des PPP dans notre cher Midi-Pyrénées fortement PS ou PRG ? Quant au cas de l’Hôpital nous apprenons que « Manuel Valls veut dénoncer le contrat ». Mais il l’a déjà dénoncé depuis six mois… sans résultat. Quant à ceux qui luttent contre le PPP le journal n’a pas eu le temps de les rencontrer. Que ces observations ne vous dissuadent pas de lire le texte. JPD

Article précédent de ce blog : l’hôpital fou de l’Essonne


Hôpital Sud Francilien : les collectivités ne peuvent plus se passer des PPP
 Le Monde | 23.01.12 | 15h00 • Mis à jour le 23.01.12 | 17h53

 

Avec huit mois de retard, l'hôpital sud-francilien, en lisière de Corbeil-Essonne et Evry, a accueilli ses premiers patients lundi 23 janvier. Avec 1 017 lits, vingt blocs opératoires, une chaufferie au bois, il devient le plus grand hôpital de France, supplantant Georges-Pompidou, à Paris. L'ouverture a dû être repoussée en raison des 8 000 réserves émises lors de la réception, ce qui est classique pour un tel équipement, et des travaux supplémentaires exigés par l'hôpital. Mais ce retard a nourri la polémique sur le choix du contrat de partenariat public-privé (PPP) conclu entre l'établissement public hospitalier et la société Eiffage.
Ce PPP prévoit qu'Eiffage finance et construise l'établissement puis en assure la maintenance pour les trente ans à venir, en contrepartie d'un loyer de 40 millions d'euros, une somme que beaucoup juge exorbitante. A tel point que le président de l'hôpital, le maire PS d'Evry, Manuel Valls, veut dénoncer le contrat.
L'hôpital sud-francilien est devenu le symbole des ratages des PPP, alors que les collectivités et l'Etat semblent ne plus pouvoir s'en passer. L'année 2011 a ainsi été riche en gros contrats puisqu'il en a été conclu pour 6 milliards d'euros, voire 14 milliards d'euros en incluant la future ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux, remportée par Vinci. D'énormes contrats s'annoncent encore en 2012, comme la ligne ferroviaire Nîmes-Montpellier, attribuée à Bouygues, le nouveau palais de justice de Paris, sur le terrain des Batignolles, pour 1 milliard d'euros, également remportée par Bouygues, le plan Campus, qui prévoit la rénovation de douze universités. Sans compter 24 000 nouvelles places de prison d'ici 2017.
>>> Voir le portfolio "PPP: des chantiers pharaoniques à la rentabilité incertaine"


Quel est l'intérêt des PPP ?
Cette formule créée par l'ordonnance du 17 juin 2004 permet à une administration ou une collectivité locale de confier à un seul et même opérateur privé le financement, la construction, la maintenance et l'exploitation d'un équipement. En contrepartie de la construction de ces collèges, prisons, stades, lignes à grande vitesse..., le commanditaire public doit payer un loyer pendant des dizaines d'années (jusqu'à cinquante-cinq ans pour les grandes infrastructures). L'opérateur privé est souvent une société créée pour l'occasion, associant un constructeur, un banquier ou un fonds d'investissement et des prestataires, pour la maintenance. Au terme du bail, la personne publique récupère la propriété de l'ouvrage en bon état.
La France a une longue tradition, qui remonte au XIXe siècle, de recours au privé pour ses services publics par le biais des concessions, dans les domaines de l'eau ou des transports. Dans une concession, l'exploitant assume le risque "commercial" et se rémunère surtout auprès des usagers. Ce n'est pas le cas d'un PPP où le loyer payé par le commanditaire de l'ouvrage est sans lien avec son exploitation, rentable ou non.
La mission d'appui aux partenariats public-privé (MAPPP) a, en cinq ans d'activité, recensé 118 contrats de partenariat, pour 11,8 milliards d'euros dont 28 conclus par l'Etat. "Le contrat de partenariat est loin d'être majoritaire, puisqu'il n'a représenté que 6 milliards d'euros en 2011, année record, là où l'investissement public total représente autour de 90 milliards d'euros par an", détaille François Bergère, directeur de la MAPPP.


Qui décide du recours au contrat de partenariat ?
Théoriquement, le contrat de partenariat ne peut être utilisé que dans le cas d'un projet complexe, urgent et, depuis 2008, si son bilan coût-avantage est favorable. En réalité, il peut être utilisé quasiment dans tous les cas car il est facile de démontrer qu'un contrat de partenariat est avantageux, quitte à biaiser les données. "J'ai vu des études préalables délibérément faussées pour justifier le recours" aux PPP, se souvient Michel Klopfer, conseiller financier des collectivités locales. "J'ai vu des erreurs grossières sur les frais financiers ou qui attribuaient, sans raison, une économie sur les prestations techniques de 20 % à 25 %, en faveur du privé, poursuit-il. Tous les cabinets, juristes, conseillers financiers ont un intérêt évident aux PPP, qui leur assurent du travail pour des années."
Les grands groupes industriels sont-ils favorisés ?
A l'évidence oui, notamment les majors du BTP. Ces groupes sont seuls capables de s'offrir le luxe d'avancer les frais d'études nécessitées par la compétition. Dans le cas de l'opération Balard, du ministère de la défense, surnommée "Pentagone à la française", seules Bouygues, Vinci et Eiffage, ont eu les reins assez solides pour dépenser de 15 à 20 millions d'euros d'études avec le risque de perdre le contrat. L'appel d'offres du nouveau tribunal de Paris ou de la ligne à grande vitesse Nîmes-Montpellier n'a vu que deux concurrents s'affronter : Vinci et Bouygues. Pour le réaménagement du zoo de Vincennes une seule offre a été formulée par le tandem Bouygues-Icade.
Selon nos calculs, sur les plus gros contrats (d'un montant supérieur à 40 millions d'euros recensés depuis 2006), Vinci s'est arrogé 8,9 milliards d'euros (49,8 %) - dont 7,8 milliards pour la seule ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux -, Eiffage, 3,7 milliards d'euros (21 %) et Bouygues 3,8 milliards d'euros (21,4 %). Dans les contrats d'énergie, c'est un autre trio, GDF-Suez, EDF et Veolia qui se partage les marchés.


Les PPP engendrent-ils des économies ?
La formule permet de réels gains de temps de chantier et le temps c'est de l'argent ! Selon François Bergère, de la MAPPP, "sur 40 opérations analysées, 90 % ont été livrées à l'heure. Lorsque les délais sont tenus, les coûts le sont en général aussi". Les constructeurs sont intéressés au respect du calendrier car ils ne sont payés qu'à compter de la livraison. La contre-performance de la rénovation, menée par l'Etat, du campus de Jussieu, à Paris, qui s'éternise sur plus de quinze ans et dont le budget a été multiplié par dix, est pain bénit pour les tenants des PPP...
Sur le plan financier, aucune étude n'est encore capable de mesurer les économies réelles sur le long terme. Les frais financiers sont théoriquement moins élevés dans un contrat 100 % public car l'administration peut emprunter à des taux préférentiels. Le privé, lui, contracte des prêts à des taux plus élevés ou investit ses fonds propres avec une exigence de rentabilité entre 10 % et 15 %. Le succès des PPP s'explique donc moins par les économies supposées que par le report de l'investissement : les collectivités n'ont rien à financer avant la livraison.
Les PPP constituent-ils une bombe à retardement financière ?
Jusqu'en 2010, ces engagements financiers à long terme, sous forme de loyers, n'étaient pas considérés, au plan comptable, comme une dette, évitant de creuser le déficit apparent de l'Etat ou des collectivités locales - d'où son attrait. Depuis le 1er janvier 2011, les collectivités locales sont obligées de l'inscrire à leur bilan. Le préfet et la chambre régionale des comptes d'Ile-de-France l'ont, par exemple, fermement rappelé à la commune de Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne). Depuis le 1er janvier 2012, l'Etat est dans la même obligation.
Pour beaucoup d'observateurs, les PPP constituent une charge incompressible qui peut devenir, à l'avenir, difficilement supportable pour les finances publiques. "Ces financements innovants permettent d'échapper à la rigueur budgétaire. Le cumul de ces loyers à payer à très long terme pourrait asphyxier nos finances", s'alarme le sénateur (UMP) Jean Arthuis. "Avec un crédit devenu rare et cher, les projets de PPP devront être sélectionnés avec plus de soin", admet François Bergère.

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 11:01

usagers-en-colere.jpg

L’Association des usagers de la ligne Toulouse-Agen-Bordeaux et Tous Ensemble pour les gares du 82 ont lancé un cri d’alarme en gare de Montauban. Ce lundi 23 janvier de 7 h à 8 h ils étaient nombreux à dire leur mal être. Après les mesures de cadencement voici que la SNCF annonce la suppression de trois trains sur l’axe Toulouse-Agen à compter du 30 janvier pour cause de travaux : le Lunéa 4720 départ 5h38 de Toulouse, le TGV 8528 départ 7h 46 de Toulouse et le TEOZ 4663 départ 18h42 d’Agen. « Nous demandons plus que jamais à la région Midi-Pyrénées la mise en place urgente des comités de ligne ! » indique le tract qui est distribué. Les comités de ligne sont des instantes obligatoires de concertation entre responsables de la région, SNCF et usagers.
Cette manifestation sera reprise le lundi 30 janvier à la même heure et à la même gare.
Les lecteurs de ce blog ne seront pas surpris si j’ai été attiré par le message de la photo.

Où sont lespriorités ? TER + 1 ou 2 heures quotidiennement ; LGV : + 15 minutes occasionnellement.

Jean-Paul Damaggio

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 10:58

affiche.jpg
Afficher, s’afficher, ça a toujours été chez moi un réflexe. Depuis 2007 je n’ai plus collé d’affiches politiques, je suis passé aux affiches pour dire NON à la LGV (je ne risque pas d’en trouver avec un sigle politique) mais je garde un œil sur les panneaux. A Castelsarrasin tout le monde connaît les mérites de l’afficheur du PCF qui permet, sur les rares panneaux municipaux, de suivre les productions de son parti. Je garde toujours beaucoup d’estime pour les militants qui s’adonnent à cette activité afin de faire vivre la démocratie. Nous savons tous cependant que l’affiche citoyenne est à présent noyée par l’affiche publicitaire et qu’en conséquence son effet est réduit. Je pense que c’est plus un clin d’œil aux convaincus qu’un moyen de convaincre ! L’effort du militant de Castelsarrasin n’a pas enrayé l’effondrement du PCF dans sa ville comme ailleurs.
Pour aujourd’hui je me propose d’analyser cette affiche qui appelle à voter Mélenchon. Elle est signée PCF-Front de Gauche alors qu’auparavant il y avait les trois signatures : PCF-PG-GU-Front de Gauche. Elle met en valeur le Front de Gauche par rapport au vote Mélechon. Son graphisme est classique et tend à montrer que du Front de Gauche jaillit la lumière.
Tout graphiste un peu habitué vous dira qu’elle est un peu triste malgré les couleurs éclatantes, car sans relief. Quel effet peut-elle produire ?
Rappeler qu’il existe un Front de Gauche dans un paysage médiatique où il est en partie marginalisé ? Sans être professionnel, n’est-il pas plus mobilisateur de dire Faisons vivre… plutôt que Vivement ? Si je reconnais que le terme Vivement, c’est ce qui a attiré mon œil, je ne peux pas dire que cet attrait m’ait semblé positif. Mais bon, vivement les affiches…
JPD

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 10:56

sarko.jpg

Le Sarkophage est né en 2007 à un moment où Sarkozy, le roi de l’ouverture, semblait en place pour l’éternité. Après 28 numéros, le bimestriel toujours fidèle aux rendez-vous fixés va devenir A cause du peuple ! une exclamation pleine de sens.
Dans le numéro qui vient de paraître j’y retrouve avec grand plaisir Raoul-Marc Jennar évoquant le Cambodge dont il est un spécialiste.
Rappelons comment il a été renvoyé à ses études cambodgiennes : à partir de 2003, le Belge Raoul-Marc Jennar s’intéresse à la vie politique française et intervient avec ATTAC et d’autres pour renouveler la vision que la gauche avait de l’Europe. Le combat contre le T.C.E. et la victoire du NON au référendum le situe au carrefour de divers courants dont il rêve l’unité. Je dis « il rêve » car, alors qu’il avait des idées précises pour changer la société, en septembre 2006, à Montauban, à la question de savoir comment serait choisi le candidat à l’élection présidentielle de 2007, je m’étonne de sa réponse laconique : « je ne sais pas ».
Raoul-Marc Jennar avait alors comme travail celui de chargé de mission à l’Europe au nom du PCF et il pensait que ce parti accepterait une candidature unitaire autre que PCF. Un espoir qui avait cinq ans d’avance…
Le choix de Marie-George Buffet le poussa dans les bras de José Bové… et lui fit perdre son emploi. C’est à ce titre qu’il avait été invité pour un débat à Moissac en mars 2007. Déjà à ce moment là, il avait pu se rendre compte de la faiblesse politique de Bové. L’échec de Bové, le succès de Besancenot et la création du NPA le poussa cette fois vers le NPA qu’il va quitter quand il découvrira que ce parti ne tient pas ses objectifs unitaires.
De toute façon, pour retrouver un travail, il est obligé de travailler au Cambodge et de si loin ce n’est pas simple de suivre la vie politique française.

Ce retour au Cambodge est un retour à des études anciennes sur le cas d’un pays au parcours spectaculaire. Le film « La déchirure » dénonçant les massacres du Parti communiste cambodgien fut pour moi un électrochoc. Aujourd’hui Jennar commence son article ainsi :
« On ne reconstruira pas un projet révolutionnaire sans tirer toutes les leçons du passé. Trente ans après la fin d’un régime qui, au nom de l’émancipation, a réduit le peuple cambodgien en esclavage et a commis les pires des crimes, ses plus hauts responsables encore en vie commencent à être jugés. Les gauches sont concernées. »
Rappelons les faits : en 1975 les Khmers rouges prennent le pouvoir et organisent aussitôt leur dictature. En 1979 l’armée vietnamienne intervient et renverse le régime. Le pays est voisin est doublement concerné ; par les réfugiés qui viennent sur son territoire et par la population vietnamienne qui au sein du Cambodge est la première victime des massacres.
Surprise : une coalition unissant les USA et la Chine décide de soutenir Pol Pot ! Les USA veulent-ils se venger de leur échec au Vietnam ? C’est totalement fou ! « Ainsi de 1979 à 1993, il ne sera jamais question de juger les dirigeants polpistes. Ils seront protégés et les accords de paix signés à Paris en octobre 1991 vaudront amnistie complète » indique Jennar, des accords que les Khmers rouges refusent d’appliquer !
Or « entre le 17 avril 1975 et le 7 janvier 1979 les crimes décidés par le petit groupe de dirigeants ont provoqué la mort d’au moins 2 200 000 personnes parmi une population estimée à 7 200 000. » En si peu de temps, c’est incroyable !
Pour en savoir plus il faut se reporter au livre de Jennar : Khieu Samphan et les Khmers rouges, Réponse à Maître Vergès, Démopolis, 2011.
JPD

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 10:35

remi-cazals.jpg
Quand en 1978, Rémy Cazals a publié chez Maspéro son livre : Avec les ouvriers de Mazamet (dans la grève et l’action quotidienne 1900-1914), je débutais mes recherches historiques et son étude a été pour moi très stimulante. Je débutais par 1851 en Tarn-et-Garonne et aujourd’hui Rémy Cazals se penche sur 1851 à Mazamet.
Il se trouve que j’ai été invité à Mazamet où il intervenait dans une journée consacrée au syndicalisme et j’avais tenu à distribuer un court texte sur 1851 à Mazamet car pour comprendre 1900, 1851 avait à mes yeux une grande importance.
Je me suis donc précipité sur son livre Bonaparte est un factieux (1) qui, par le titre même, donne la parole aux insurgés puisque la formule est le début d’un placard manuscrit apposé sur les murs de la ville.
Le livre permet d’entrer non seulement dans ce moment que fut la Seconde république mais il commence dès 1845 : « L’objectif de ce livre est de faire connaître les éléments directs de la parole populaire lorsqu’ils existent et de décrypter le discours des autorités, beaucoup plus présents. »
Quand on arrive à la dernière page, l’objectif est largement atteint et ce travail confirme ce que répètent les historiens de ce moment de l’histoire : son oubli est grave.
On y trouve quelques portraits plus détaillés que d’autres suivant les sources disponibles : celui du médecin des pauvres, Pierre Decazis par exemple, maire de Mazamet de septembre 1848 à février 1851. Cet homme est emblématique d’une démarche qui caractérise la politisation des citoyens entre 1848 et 1851, quand il déclare contre ceux qui ne voient dans le peuple que des ignorants : « Je sens la nécessité de dire quelques mots relativement à l’opinion qu’ont en général les hommes instruits sur la classe vulgaire : ils pensent qu’elle n’est pas susceptible de comprendre ses intérêts sur ce point [l’argumentation scientifique] ; mais qu’ils se détrompent, c’est là plutôt une coutume qui a été transmise du père au fils, qu’une absence de jugement. Car mettez-vous à la portée du paysan et parlez-lui un langage clair et précis, vous verrez s’il ne goûtera pas vos justes raisons. Qu’on ne confonde pas les hommes de ce siècles avec les hommes des siècles passés ; le grand comme le petit, le riche comme le pauvre, le citoyen de la ville comme celui de la campagne, ont tous reçu quelque étincelle de l’époque nouvelle où nous sommes entré. »
C’est le développement de cette politisation qui oblige la République conservatrice de 1850 à prendre des mesures anti démocratiques qui aboutiront au coup d’Etat et j’approuve des deux mains quand Rémy Cazals constate quand il fait l’analyse des résultats électoraux dans le Tarn en 1849 année où les républicains l’emportent alors qu’en 1848 ils avaient été battus :
« On est là en présence d’une situation durable, qu’il s’agisse de la différence entre le nord et le sud du Tarn, de la tendance conservatrice et cléricale des notables et des paysans du canton de Mazamet, et du cas particulier de Labastide-Rouairoux. »
J’ai moi-même vérifié cent fois que les comportements électoraux qui se sont mis en place en 1849 persisteront jusqu’aux années 1960 !
Brefs, un livre qui peut en surprendre plus d’un, agréable à lire et très clair. Puis-je cependant manifester un regret ? Il me semble qu’à côté de l’histoire événementielle que j’apprécie, pour atteindre l’objectif fixé, n’aurait-il pas été utile de proposer quelques éléments de synthèse ? Le journal républicain est mentionné au détour d’une phrase : une présentation plus précise aurait éclairé la parole populaire.
De même, comme partout on vérifie l’importance des cabarets : un synthèse sur ce point c’est une description de leur fonctionnement.
Si Rémy Cazals se réfère surtout à Maurice Agulhon j’avoue que j’aie autant me référer sur la question au livre de Ted W. Margadant French peasants in Revolt, The insurrection of 1851 où d’ailleurs il est question de Mazamet. JPD
Deux références où j’ai évoqué Mazamet sur le blog
http://la-brochure.over-blog.com/article-31374256.html
http://la-brochure.over-blog.com/article-31374354.html

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 21:30

Un lecteur, sur un commentaire de ce blog, après lecture d’un article, a pensé que je sous-estimais la place du FN. J’ai eu droit à d’autres qui ont pensé que je surestimais ce même parti. Le combat contre le FN n’est pas dans l’évaluation de ce qu’il est, mais dans le cœur de ce qui l’anime.
Dès 1989, au cours d’une immense manif montalbanaise pour soutenir le maire qui avait refusé une salle au FN, je rappelais par une page d’un journal que j’animais le cas de Elie Cayla assassiné à Moissac en 1935 par les fascistes (encore aujourd’hui certains ne mesurent pas cette réalité). En 1992 avec des amis nous avions lancé une liste départementale à une élection départementale, à savoir les Régionales de l’époque. Pour une émission radio j’arrive dans le studio et le journaliste très inquiet m’invite à aller discuter aussitôt avec le propriétaire de la dite radio car parmi les questions, ils avaient reçu celle de la responsable du FN qui avait déposé contre notre liste une plainte devant le procureur pour diffamation. Il craignait que par des propos excessifs je mette sa radio en difficulté. Je l’ai rassuré : l’opération intimidation du FN n’était que poudre aux yeux. Et en effet, la plainte fut sans suite. Puis d’années en années, nous avons porté plainte contre ce parti et surtout, le journal que nous avions fondé a été le seul à accepter de faire venir Pascale Froment pour débattre d’un Tarn-et-Garonnais que Jean-Claude Gaudin dénonçait dernièrement à cause d’événements marseillais à savoir René Bousquet. Nous qui étions sans moyens, nous avons fait cet effort avec l’aide compréhensive de Pascale Froment. Bref, inutile de faire l’état de mes services en la matière pour en revenir à l’actualité.

Actualité du FN
Aujourd’hui le FN n’a jamais été aussi haut dans les sondages, en conséquence ceux qui jugeaient de ce point, comme étant une manipulation, se sont calmés. Jamais aussi haut, alors qu’ils étaient très nombreux à penser que le passage de témoin serait fatal au parti de Jean-Marie ! Cet enracinement du FN s’inscrit dans des situations fondamentales :
- une évolution à droite de toutes les sociétés car la gauche n’arrive pas à retrouver une crédibilité
- une évolution à droite en France car l’échec du gouvernement de gauche entre 1997 et 2002, puis les échecs de Chirac et de « la nouveauté » Sarkozy alimentent des candidats hors système, Le Pen et Bayrou. Le PS continue de rester en tête car ses réseaux sont les plus puissants et que le souci d’une hypothèse crédible domine.

La mutation du FN qui s’inscrit donc dans une mutation sociale et une mutation du fascisme lui-même se matérialise très bien par cette transposition géographique : de Le Pen père ayant fait du Sud-est son fond de commerce, on est passé à Le Pen fille qui s’appuie sur la crise du Nord de la France. Le Sud-est c’était une référence majeure et sous diverse forme à l’histoire de la guerre d’Algérie. Le Nord, un lecteur avait attiré l’attention des lecteurs de ce blog, c’est la crise plus globale du capitalisme. Dans les deux cas nous avions des zones de forte implantation de la gauche aussi bien communiste que socialiste.

La mutation sociale
Je considère que le capitalisme est entré dans une nouvelle phase de son histoire à partir des années 80, phase qui a été encouragée par la chute du monde soviétique, phase qui n’est pas seulement celle dite néolibérale de Reagan. Cette mutation transforme radicalement le rapport des individus au collectif, les rapports des individus au religieux et donc le rapport des individus à la politique. Je ne veux pas développer mais cette révolution radicale du capitalisme – plus radicale que celle de l’impérialisme magnifiquement étudiée par Lénine – n’ayant pas été intégrée par la gauche (l’extrême-gauche, la gauche socialiste, communiste où écolo) le vote FN et la mutation du fascisme deviennent malheureusement l’indicateur de ce retard. Je sais qu’on va me répondre que le capitalisme c’est toujours la même chose, la course au profit ; que le fascisme c’est toujours la même chose la dictature comme phase inévitable du dit capitalisme, et qu’en fait l’histoire de l’humanité a toujours été la domination des puissants sur le plus grand nombre, à savoir l’histoire de la lutte des classes. Le problème c’est qu’avec les généralités, impossible de comprendre pourquoi à certains moments de l’histoire le mouvement social est à l’offensive (années 1780-1800, année 1848, années 1905-1910, années 1917-1920, années 1936, année 1968) et qu’à d’autre moment comme c’est le cas à présent il est sur la défensive. Le fascisme n’est pas là partout et toujours sauf pour ceux qui le banalisent. Ceux qui ont vécu sous Franco ne diront jamais que vivre actuellement dans la crise espagnole c’est la même chose. Ceux qui ont vécu sous la dictature argentine savent qu’ils vivent mieux aujourd’hui après une crise économique profonde etc.
Mais le sens de la nuance, c’est souvent fatiguant… 23-01-2012 Jean-Paul Damaggio

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 21:19

Lina Ben Mhenni à Nantes aujourd'hui avec le Nouvel Observateur, à Madrid demain pour un prix du journal El Mundo. Les 11 et 12 Février 2012, elle est au 18ème Maghreb des livres des 11 et 12 février 2012 à l'Hôtel de ville de Paris. J’ai voulu aller voir où en était Lina. Voici deux textes. Un entretien où elle s’explique puis avec les références de son blog un de ses textes. Je rappelle que Lina est effectivement sous le coup d’une grave maladie. J'aime toujours la Tunisie et j'y reviendrai. JPD



La blogueuse tunisienne Lina Ben Mhenni répond aux critiques 2011-10-11


    Une célèbre militante et blogueuse tunisienne parle de ce qui a inspiré son combat pour la liberté et des raisons pour lesquelles elle a été critiquée par les islamistes.
Interview par Houda Trabelsi pour Magharebia à Tunis – 11/10/11

Connue pour sa critique incessante de l'ancien régime tunisien, Lina Ben Mhenni a été l'une des voix les plus fortes de la révolution tunisienne. Par l'intermédiaire de son blog primé "A Tunisian Girl", elle a mis à jour les pratiques de l'ancien régime et rapporté les évènements de Sidi Bouzid et de Regueb durant le soulèvement.
En avril dernier, Ben Mhenni, 28 ans, a remporté le prix du Meilleur blog lors des Blog Awards 2011 de la Deutsche Welle, qui encouragent les droits de l'Homme et la liberté d'expression. Elle a également été nominée pour le Prix Nobel de la paix, mais n'a pas été récompensée cette année.
Ben Mhenni a parlé à Magharebia de cette nomination, des procès intentés contre les blogs sous la répression, et de son opinion sur la religion et l'islamisme.

Magharebia : Le Prix Nobel de la paix est revenu à la Présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf, à la militante Leymah Gobwee et à Tawakkul Karman, qui défend les droits de l'Homme au Yémen. Comment avez-vous pris la nouvelle ?
Lina Ben Mhenni : Je me sens libérée maintenant, parce que j'ai passé une semaine horrible sous les projecteurs, mais le combat continue. Je suis heureuse qu'une femme arabe ait remporté le Prix Nobel.

Magharebia : Vous attendiez-vous à être nominée ?
Ben Mhenni : Je ne m'attendais pas à être récompensée pour mon travail de divulgation de la dictature de l'ancien régime. J'ai été surprise par cette nomination, que j'ai apprise mardi 4 octobre par accident sur Twitter. Cet honneur renforce ma responsabilité de continuer à utiliser mon blog pour informer l'opinion publique dans le monde entier pour défendre la liberté d'expression et transmettre l'image et la voix de tous ceux dont les droits ont été bafoués.
J'ai été nominée aux côtés des Egyptiennes Wael Ghonim et Israa Abdel Fattah. De plus, ma nomination à ce prix a été due à ma critique de la situation sociale et politique en Tunisie, et à la couverture des scènes de persécution et de censure durant le règne de l'ancien Président sur mon blog en trois langues, l'arabe, le français et l'anglais. Bien que j'ai fait l'objet de harcèlements à l'époque, j'ai résisté aux difficultés et ai tenté de transmettre la véritable image des pratiques de l'ancien régime en Tunisie dans les différentes parties du monde par le biais de réseaux sociaux comme Twitter et Facebook.

Magharebia : Certains ne pensent pas que vous puissiez représenter la révolution des jeunes Tunisiens. Que leur répondez-vous ?
Ben Mhenni : Je me le dis à moi-même. Je ne représente pas la révolution tunisienne parce que de nombreuses personnes honorables et libérales ont pris part à celle-ci. Nous avions tous en commun l'amour de la Tunisie et du pouvoir de la liberté, voulions faire sortir le pays de l'oppression et de la tyrannie intellectuelle en particulier, et de la tyrannie sociale en général.

Magharebia : Certains critiques affirment également que vous êtes hostile à l'Islam et que c'est la raison de votre nomination. Que répondez-vous à ces gens ?
Ben Mhenni : Je suis une Musulmane, et je ne suis pas hostile aux valeurs et aux principes de l'Islam. Je suis toutefois hostile aux idées réactionnaires qui s'y sont instillées, étant menacée de mort pour mes opinions ou me faisant dire que je suis une femme et que ma place est dans la cuisine et à la maison, et que je mérite donc le harcèlement qui me touche. A ma connaissance, l'Islam est au-dessus de comportements aussi honteux, parce qu'est une religion de tolérance, d'amour et de rationnalisme. De plus, j'ai des amis salafistes, d'autres qui appartiennent au parti Ennahda, qui m'appellent et me remercient pour mon courage bien que parfois, nos idées divergent sur certains sujets. Je souligne également l'importance de la diversité et des différences d'opinions et d'autorités, parce qu'elle est le seul garant de la démocratie, sans exclusion de quelque parti que ce soit.

Magharebia : Vous avez déclaré sur une chaîne française que vous redoutiez les islamistes et que c'est peut-être la raison pour laquelle ils s'en prennent à vous. Pourquoi cette crainte ?
Ben Mhenni : Tout d'abord, mon commentaire sur cette chaîne a été sorti de son contexte. Ils ont coupé une grande partie de ma réponse à la question de l'animateur de l'émission, limitant mes propos à dire que j'ai peur, sans préciser les raisons de cette crainte, que je considère logique lorsque certains islamistes utilisent la religion pour accéder à des responsabilités politiques ou que certains partis souhaitent renvoyer les femmes à l'âge sombre et les confiner dans leur rôle domestique.

Magharebia : Quelle réponse donnez-vous à ceux qui estiment que l'Occident tire avantage des blogueurs pour renverser les régimes arabes par le biais de révolutions ?
Ben Mhenni : Personnellement, ni l'Occident ni aucun parti étranger ne m'a créée, et je n'étais pas l'un des premiers blogueurs en Tunisie. Comment l'Occident pourrait-il soutenir les blogueurs quand c'est lui qui vendait les systèmes de blocage et supportait les régimes autoritaires et continue à ce jour d'apporter son soutien au gouvernement intérimaire ? Il est vrai que je me suis rendue dans plusieurs pays occidentaux avant et après la révolution, mais à l'invitation d'organisations non gouvernementales. J'ai horreur de tout ce qui est officiel, et j'ai donc refusé plusieurs postes politiques, parce que je veux continuer dans le domaine des blogs et rester une militante des droits de l'Homme qui cherche à changer la réalité et à débarrasser les citoyens de la corruption.
De plus, je n'ai suivi aucune formation particulière pour renverser le régime, comme certains l'ont aussi prétendu.



6 janvier 2012 : Délires d'une Blogueuse Dégoûtée(5)

 

Une banalité d'une journée plus qu'ordinaire d'une blogueuse dégoûtée

Chaque jour j'annonce que je vais me reposer et que je vais m'occuper de ma vie personnelle ( une résolution pour l'année 2012? ) et chaque jour je me retrouve avec le  bilan : de la couverture d'une manifestation ou deux, de deux ou 3 discussions politiques engagées dans un café ou derrière mon écran, de l'écriture de deux ou 3 textes, de la rencontre de quelques journalistes.et d'une crise hystérique variant entre les pleurs et les sanglots , et les fous rires inexpliqués. Cependant, hier j'ai essayé de faire des efforts. Je me suis réveillée avec une fièvre horrible qui a commencé le soir d'avant et je voulais partir soutenir les étudiants qui manifestaient devant le Ministère de l’Éducation  Supérieure et de la Recherche Scientifique pour reprendre leurs cours en stand-by depuis des semaines, et non pas contre le Niqab comme les choses sont présentées par leur gouvernement , nos médias et les médias français. D'ailleurs, j'y étais le jour d'avant et c'était pour  un sit-in organisé par les étudiants et les enseignants. Malheureusement, je suis partie avant la dégénération de la situation puisque j'ai perdu toute la charge de la batterie de mon appareil photo. Néanmoins, certains de mes collègues qui étaient présents m'ont appelée pour m'annoncer le malheur : les forces de la sécurité ainsi que les militaires ont déversé leur colère sur les sit-ineurs venus manifester leur désir de reprendre les cours !!!??? Pourtant personne n'avait bougé le  petit doigt quand des étrangers ont occupé une faculté et ont privé  des milliers d'étudiants de poursuivre leurs cours normalement. Donc, je voulais soutenir nos étudiants mais mon corps m'a trahie encore une fois. J'étais obligée de rester dans le lit à lire et à écrire. L'après-midi, je me suis ennuyée à fond et j'ai proposé à ma mère de l’emmener au cinéma pour voir le film tunisien, dit censuré 'Histoires Tunisiennes" et quelles histoires !!! le premier long métrage de Nada Mezni Hfaidh , relate les destinées de personnages de la bourgeoisie tunisienne ou tunisoise . D'ailleurs j'avais l'impression de regarder un épisode de la série ramadanesque de Cactus 'Maktoub' . Le même cocktail de la série à la con 'Amour , Gloire et Beauté':  glamour on dirait un défilé de mode, des mannequins à la taille fine pour les femmes et bien musclé avec des tablettes de chocolats pour les mecs, de l'argent beaucoup d'argent , de la trahison, des grandes villas et des voitures luxueuses ET UN MARCHAND AMBULANT  DE LÉGUMES. Suite à ça je suis partie à la recherche d'un manteau rouge oui un manteau rouge sang , la semaine dernière je le voulais couleur des oranges mais voilà cette semaine j'ai des envies sanguinaires...

J'aurais bien aimé inviter ma mère à faire le même parcours que j'ai fait le jour d'avant. Une ballade au cœur de Tunis , une chasse aux graffitis au milieu des quartiers populaires . Un passage par celui que je considère comme le meilleur "lablabiste" de toute la Tunisie : miam un bon "lablabi hargma"bien piquant ! Oh que ça réveille tous les sens surtout quand on poursuit notre errance par un bon thé à la menthe chaud dans un café populaire pour hommes à Bab Souika  surtout quand on découvre que les clients ne discutent pas les résultats du dernier match de football mais les problèmes de la bien-aimée, de la patrie Et surtout qu'on découvre qu'il y'a le wi-fi :)
Je voudrais bien délirer un peu plus mais j'ai un rendez-vous très important.

 

Un des graffitti.

 

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 17:31

Vázquez Montalbán a bien connu le fascisme de Franco. Il le reconnaît aisément : pour des raisons alimentaires il a été obligé de travailler, sous un pseudo, pour le journal de La Phalange, lui qui a été emprisonné pour des raisons politiques ! Il a appris à connaître cet intellectuel cynique grandement cultivé et pourtant fasciste notoire. Les pauvres ne sont pas les seuls à devenir des criminels. Il cite ici une expérience marquante qu’il raconte dans « Entretiens avec Manuel Vázquez Montalbán, Georges Tyras, La Renaissance du Livre :


« Un jour, lors d'un séjour en Argentine, comme ma réputation de gourmet me précède, on m'invita à un dîner très sophistiqué auquel assistaient des producteurs de vin de la région, des notables, d'authentiques gastronomes. Tous étaient des gens d'une grande culture, qui citaient Borgès de mémoire, et ils avaient un niveau de discussion extraordinaire. Soudain, le monsieur le plus instruit, qui avait le plus cité Borgès pendant toute la réunion, me demanda : "Monsieur Montalbàn, comment trouvez-vous Buenos Aires?" On était en 1984, et c'était la première année du gouvernement démocratique d'Alfonsin. Et je réponds de façon métaphorique: "J'ai l'impression que, dans ce pays, il manque trente mille personnes." Et alors ce monsieur, qui était le plus raffiné, avec qui j'avais parlé de littérature jusqu'à épuisement, me répond froidement: "Eh bien, moi, je crois que le nombre des disparus n'est pas assez élevé." Je me suis alors rendu compte que je me trouvais devant un fasciste, un genre d'homme que j'avais déjà vu une fois, en Espagne, mais pas d'aussi près. Mais là, cette franchise, le culot avec lequel il m'a répondu, cette certitude que c'était ce qu'il aurait fallu faire ! »

Cette histoire racontée se trouve sous une autre forme dans les écrits littéraires de Vázquez Montalbán en particulier dans Galindez quand le bourreau du militant basque se prépare à l’éliminer en récitant les hommes creux de T.S. Eliot, Manuel poussant alors l’ironie jusqu’à évoquer ce poète à qui il doit tant ! JPD

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 17:27

Finalement le groupe EELV a proposé un amendement sur la LGV au moment du vote du budget de la région midi-pyrénées. Ce que nous avions espéré en 2010 est arrivé en 2011. Nous n’allons pas nous en plaindre surtout qu’on n’a cessé de nous répéter du côté de certains responsables EELV que cet amendement était impossible ! Notons cependant le recul : « Le Groupe EELV s’est abstenu… » or en commission permanente il avait voté contre ! Mais il doit y avoir une subtilité qui nous échappe ! Nous donnons l’intervention de François Simon moins forte qu’en 2010. JPD

http://www.ee-crmip.org/news-ap-22-12-11.html


Le Groupe EELV s'est abstenu concernant la ligne budgétaire engageant pour l'année 2012 20 millions d'euros au profit de la ligne LGV Tours-Bordeaux. François Simon, Vice-président aux solidarités en charge du dossier LGV au sein du groupe EELV, est revenu sur les raisons qui conduisent les écologistes à se prononcer contre le projet. L'actualité conforte le groupe dans l'idée qu'il s'agit d'un mauvais montage financier. Nathalie Kosiusko-Morizet, elle même, a récemment émis publiquement de fortes réserves sur le financement de ces projets LGV. EELV a déjà alerté l'Assemblée et continue à le faire: le caractère inflationniste du budget prévisionnel de la LGV permettait d'emblée de saisir l'inopportunité économique du projet. Le prix du km a, en effet, rapidement explosé, passant de 5 millions à 20 millions d'euros! Dés le début, le plan LGV présenté par l'État était bancal: d'une part, par le désengagement de l'État, par la mise en place d'un partenariat public-privé faisant la part belle aux « multinationales du Fouquet's », et d'autre part en raison du racket subi par les collectivités territoriales pour financer une infrastructure nationale qui n'est pas de leur responsabilité Pour toutes ces raisons, François Simon a appelé à nouveau les conseillers régionaux à revoir les scénarii qui permettront au TGV d'arriver plus rapidement à Toulouse, en particulier en priorisant les voies existantes.

L'intervention de François Simon

 

Bis repetita non placent semper…et pourtant
L’actualité récente, comme vous l’avez signalé, Monsieur le Président, l’actualité réinterroge évidemment la position de notre Assemblée en ce qui concerne le financement de lignes LGV.
Dès le début de cette mandature, nous avons alerté notre Assemblée sur le mauvais montage financier, par ailleurs inflationniste.
MAUVAIS en raison du désengagement de l’Etat, sur des projets d’infrastructure nationale, MAUVAIS en raison de la pression éhontée de celui-ci sur l’ensemble des collectivités locales, afin de leur imposer de financer une part de ces infrastructures sur leurs budgets, au détriment des financements dans leurs domaines de compétence, …et cela au moment où le gouvernement déstabilise la fiscalité des collectivités locales, gèle les dotations globales de fonctionnement.
MAUVAIS parce qu’il induit un Partenariat Public Privé sur des périodes de cinquante ans !
Nous avions déjà cité les présidents de SNCF et RFF, Guillaume Pépy et Hubert Duménil.
Et bien, malgré toutes les pressions pour imposer ce programme, cette fois, c’est Nathalie Kosiusko-Morizet, elle-même, qui vient d’émettre publiquement de fortes réserves sur ces projets LGV, projets auxquels le gouvernement tenait tant. Les faits sont têtus. La crise, les crises ont redistribué la donne et imposent une relecture des priorités. Cela est d’autant plus vrai que les projets de vente de LGV à l’étranger s’estompent. Ils se heurtent également à la crise dans les autres pays et la question de savoir s’il faut rouler à 300 ou à 250 km/h n’est pas seulement une question technique mais bien économique. Il faut savoir si la politique économique française à l’exportation doit continuer à s’appuyer essentiellement sur les grands projets technologiques français ou sur l’ensemble des entreprises, en lien avec nos partenaires européens. Les déficits annoncés de la balance commerciale montrent bien l’échec de cette politique qui ne profite en fait qu’aux multinationales du Fouquet’s, multinationales qui pratiquent une consanguinité mortifère à moyen terme, par exemple Alsthom et Bouygues….
L’annonce de Madame la Ministre signe bien la situation panique ou le cynisme de ce gouvernement, envisageant de renier ses promesses, réfléchissant à haute voix à son désengagement sur des infrastructures qui sont en fait de sa seule responsabilité.
L’attitude de l’Etat est d’autant plus scandaleuse qu’il s’apprête à prélever 230 millions d’euros sur les dividendes de la SNCF, cette année, afin de boucler son budget. 230 millions cette année, plus de 600 millions en cinq ans !
Aussi, nous sommes, aujourd’hui, face à la désinvolture de l’Etat. Pour notre région, 102 millions d’euros ont été prévus pour la ligne Tours-Bordeaux. Seul 30 millions sont de fait gelés. C’est ainsi 70 millions que l’Etat aura prélevé.
Précisons que le dérapage inflationniste continue, rendant d’autant plus aléatoire l’issue de ce projet sans risquer de nouveaux dérapages financiers. Rappelons le coût du km de LGV passé de 5 à 20 millions selon RFF lui-même.
Juste encore un mot pour signaler à mes collègues qui nous arguent régulièrement le frêt ferroviaire pour valider des lignes LGV spécifiques. Celui-ci régresse cette année hélas de 6%, de 50% sur cinq ans, et cela est important, y compris sur des territoires où des lignes spécifiques existent aujourd’hui.
Plus que jamais, EELV réaffirme, qu’en temps de crise, en tenant compte des doutes réels sur la parole de l’Etat, il faut, il faudra réexaminer les scénarios choisis. Nous répétons encore une fois que la meilleure manière de voir arriver des TGV plus rapidement à Toulouse est de travailler à partir des lignes existantes. Voilà où nous en sommes ! Monsieur le Président, le groupe EELV considère qu’il faut dès aujourd’hui exprimer notre colère face à l’Etat. C’est pourquoi nous nous abstiendrons, que nous appelons à s’abstenir sur cette ligne spécifique, chapitre 908, qui engage cette année 20 millions d’euros pour Tours Bordeaux., alors que dans le même temps, nous avons du reporter la deuxième phase d’acquisition de matériel roulant régional.

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