Lieu génial, hautement culturel, l’œuvre d’un humaniste.
Lieu changé en centre de torture, hautement toxique.
Lieu changé en mémoire l’aide d’une citation.
Invité surprise pour ça : Mario Benedetti.
"El olvido está lleno de memoria".
“L’oubli est plein de mémoire”.
Elles s’appellent : Ángela Jeria et Michelle Bachelet.
La mère et la fille.
Dans cette maison elles survécurent.
L’une est même devenue présidente de son pays.
Hier elles ont posé un œillet rouge sur la liste des morts.
Avant-hier, des dizaines de milliers dans les rues ont manifesté.
Quarante ans après.
Quarante ans après, El Mercurio est toujours là.
Ce journal a rendu compte de la manifestation.
Pour retenir la centaine de casseurs.
C’est classique, c’est mondial, c’est meurtrier.
Si vous voulez frapper les médias, cassez, cassez et cassez encore.
Du moins certains médias comme El Mercurio.
Un jour à la Maison Neruda de Santiago un seul journal était à disposition.
El Mercurio !
Bref, le journal Le Monde a écrit ceci sur la manifestation chilienne.
« Chili : grande manifestation pour le 40e anniversaire du coup d'Etat de Pinochet
Des dizaines de milliers de Chiliens ont défilé pour la défense des droits de l'homme, dimanche 8 septembre dans la capitale Santiago, à deux jours du quarantième anniversaire du coup d'Etat du général Augusto Pinochet.
Des incidents entre une centaine de manifestants et la police ont eu lieu à la fin de la manifestation, qui a rassemblé environ 60 000 personnes selon les organisateurs. Cette marche est convoquée chaque année par l'Assemblée nationale des droits de l'homme.
Les proches de victimes de la répression pendant la dictature portaient quelque 2 000 photographies de détenus et de disparus. Des pancartes proclamaient : "Quarante ans après le coup d'Etat, rien ni personne n'est oublié."
Portant des banderoles et scandant des slogans contre la dictature, qui s'est imposée au Chili de 1973 à 1990, les manifestants ont défilé pendant près de deux heures au rythme des tambours, avant d'arriver au cimetière principal de Santiago, dans lequel se trouve un mémorial consacré aux victimes de cette sombre période.
"Depuis quarante ans, cette marche montre que nous ne nous lasserons pas de demander à savoir ce qui est advenu de nos détenus et de nos disparus, nous exigeons la justice et la vérité", explique Lorena Pizarro, président du Groupe des familles de détenus et de disparus.
PIERRES ET BÂTONS
Au cours d'incidents survenus à la fin de la marche, une centaine de manifestants masqués ont détruit du mobilier urbain, édifié et incendié des barricades, et affronté avec des pierres et des bâtons la police, qui les a dispersés avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes.
La répression exercée par la dictature de Pinochet a fait plus de 3 200 morts et plus de 38 000 personnes ont été torturées, selon des chiffres officiels. Le général Pinochet est mort le 10 décembre 2006 sans avoir été condamné par la justice. »
Le Chili du 11 septembre, ce n’est pas un anniversaire, c’est un tournant de notre histoire. Jean-Paul Damaggio