Nos éditions artisanales sont friandes de critiques car c’est la seule condition pour s’améliorer mais les critiques ne sont pas toujours justifiées. Concernant la couverture ci-dessus certains pensent que pour honorer Réalville il était beaucoup plus simple d’y présenter son joyau appelait Place des Arcades ou Place Royale ou Place Nationale. Comment oser utiliser une borne de signalisation ? Permettez trois justifications :
Qu’est-ce qu’une commune ?
Fondamentalement une commune est une contradiction plus ou moins affichée entre sa partie rurale et sa partie agglomérée. Or la représentation des cartes postales par exemple, montre essentiellement la partie agglomérée. Dire Montauban c’est dire le plus souvent « la ville de Montauban » et non « la commune de Montauban ». Voilà comment le monde urbain occupe le devant de la scène.
Or, à Réalville, pour la période historique étudiée (1870-1940) le village a été dominé par la partie rurale dotée de châteaux puissants. En conséquence j’aurais pu choisir une photo du château de Granès ou de celui de Saint Marcel qui abrita la famille qui dirigea si longtemps la vie du village. Mais c’était donner la priorité à la noblesse au détriment du peuple.
Traces de Réalvillois
Pour le livre j’ai évité le titre prétentieux « Histoire de Réalville » car pour moi aucune commune n’a d’histoire mais appartient seulement à l’histoire de France. L’essentiel devient alors le règlement du rapport entre la commune et l’histoire globale. L’histoire des protestants de Réalville n’a rien de réalvillois par exemple mais tout d’une histoire globale. Je me suis contenté de relever quelques traces laissées sur un chemin et quoi de mieux qu’une telle borne pour évoquer le chemin ?
Une borne historique
Cette borne renvoie à une signalétique aujourd’hui disparue, et à ce titre elle fait office de vestige. Elle a survécu car elle est sur un rond point d’avant la mode des ronds points. Et le lecteur attentif note les initiales TCF pour Touring Club de France. Le TCF c’était une forme de tourisme de la fin de la Troisième République qui avait un pied à terre très près de la borne, au château de Saint Marcel.
4-05-2010 Jean-Paul Damaggio