Photo : premier plan Renat Pautal, au fond le béret légendaire de Jacme Serbat et entre les deux Mme Rey.
En toile de fond le dessin qui dans le livre la Croisade des Albigeois représente le siège de Moissac.
Date fatale. Date majeure. Pour la fin d’un siège. Vous l’avez reconnu, le siège d’une croisade, celle contre les albigeois.
L’association Moissac Occitania a décidé de réveiller nos mémoires en consacrant trois journées à l’histoire de cet événement. Dans la ville de la puissante abbaye, la Croisade prenait une dimension encore plus énorme.
Je n’ai pu assister qu’à la conférence du samedi l’après-midi pour y retrouver les amis Pautal et Serbat grands connaisseurs de l’histoire de Moissac.
Une belle conférence-lecture rappelant les faits à partir des documents qui nous sont parvenus.
Je craignais un peu la lecture du vieil occitan de la Chanson de la Croisade, mais la voix sonore de Pautal, la traduction de Rolande Rey, et un texte particulièrement vivant ont permis de rendre le moment délicieux.
La Chanson de la Croisade existe en édition de poche avec texte en occitan et traduction d’Henri Gougaud, celle retenue par Rolande Rey même si parfois, tout en gardant l’esprit, elle s’éloigne de la lettre du texte.
Il s’agit là d’une œuvre littéraire majeure de l’histoire de France dont Mary-Lafon a été un des traducteurs sans que jamais il ne soit cité pour une raison que j’ignore.
Jacme Serbat a bien rendu les enjeux de cette croisade où Louis IX (« pour nous c’est Louis IX quand pour d’autres c’est Saint Louis » dit-il) gagnera ses galons de roi et où le comte de Toulouse perdra ses galons de comte.
Pour le cas de Moissac, à partir du témoignage de Guilhem de Tudela, le siège s’est terminé par la victoire de Simon de Monfort de sinistre mémoire après un accord se concluant par l’exécution des 300 « rouliers » (mercenaires) qui avaient aidé la ville. Il est surprenant qu’une ville aux ordres d’une telle abbaye ait réussi à tenir un long siège. La mort pour les soldats et de l’or pour les bourgeois.
Serbat rappellera qu’à Marmande ce furent des milliers d’habitants exécutés, fait que je ne connaissais pas, et conclura en disant que de cette hérésie il est resté un « esprit frondeur » dans nos régions.
Tout ceci m’a renvoyé vers mon cher Mary-Lafon dont je vais donner le point e vue dans un prochain article. Jean-Paul Damaggio