Nouvelles du Tarn-et-Garonne :
Le communard de Beaumont-de-Lomagne
C'est à travers les écrits de trois écrivains que l'éditeur nous présente la vie d'Eugène RAZOUA «né » sur les bords tranquilles de la grasse Gimone, descendant sans doute de quelque famille de Sarrasins d'Espagne établie en Gascogne « avec un nom africain RAZOUA». Ainsi commence le récit de Léon CLADEL, bien connu de nos lecteurs.
Il est le fils (I) d'un père notaire et royaliste et se trouve placé au séminaire d'où il s'échappe pour gagner, tout jeune, l'Amérique du sud où il séjourne durant quatre ans en divers pays. À vingt ans il regagne la France, s'engage dans le 5ème régiment de chasseurs à cheval, recommandé par sa tante la marquise de Cambis ! Mais, ayant épousé la belle Marianne, donc devenu républicain, il est envoyé au 3ème Spahis en Algérie où il se révèle plus ou moins rebelle à ses chefs, vivant le plus possible avec les indigènes. Courageux comme le montre l'auteur, « il en avait assez de ces officiers impertinents, féroces, dépravés et nuls en la société... »
Nous avons une belle description comme sait le faire CLADEL de RAOUZA. « drapé dans son vaste burnous rouge il sera quelques années plus tard, député de la Capitale, gagné par cette immortelle religion du progrès dont nous sommes les humbles desservants : cette foi républicaine. »
Tony REVILLON nous conte alors l’épisode parisien où il écrit « Ses souvenirs d'un spahi ». Il débute dans les lettres, participe à des journaux, devient un proche de DELESCLUZE, futur héros de la Commune de Paris (1871). Celui-ci s'écria au moment de la faillite de Napoléon le Petit : « Il suffirait de vouloir pour faire sortir des merveilles d'entre les pavés de Paris », phrase prémonitoire «Mais ceux qui tenaient le pouvoir ne voulaient pas » ajoute l'auteur.
Élu député... il ira jusqu'au bout de ses responsabilités au sein de la Commune. Un parcours qui le mène, échappant ainsi à la mort, en exil à Genève. Un de ses amis. Arthur ARNOULT nous dit ce dernier épisode de la vie de ce héros de la Commune, de cette vie d'exilé poursuivi par la haine versaillaise, ici révélée, en ses différentes manifestations.
Et viennent ensuite deux extraits des publications de RAZOUA révélateurs de ses qualités d'écrivain, suivis de deux autres témoignages le concernant.
Décidément RAZOUA mérite d'être connu !
Michel VEYRES
(I) Hommage à Eugène RAZOUA, Écrivain natif de Beaumont de Lomagne » Ed. La Brochure 2013 (50 p. 5 euros)