Depuis toujours, Saint Jory est en Haute-Garonne un point stratégique pour le rail. C’est là que doit débuter la LGV Toulouse-Bordeaux. Les militants USV (pro LGV mais anti-tracé) d’une zone un peu plus loin luttent depuis le départ pour un « tracé » alternatif. Ce tracé renvoie donc la ligne sur d’autres maisons et suscite un déplacement de la colère. La réunion proposée était donc cruciale pour saisir l’évolution de l’action. Voici un témoignage. JPD
Voici un petit compte rendu de la réunion organisée hier soir par l'association USV à St Jory. Nous étions 3 du collectif Val de Garonne (Céline André, Patrick), il y avait également Claude Semin du collectif 47 et également la présence de la nouvelle asso de Campsas.
Participent à la tribune de ce débat, outre les gens de l'USV, Fançois Simon élus de EE-Les Verts au CR midi Pyrénées, et vice président de cette instance, un représentant du cabinet Claraco spécialiste des affaires ferroviaires, un paysagiste dont j'ai oublié le nom ainsi que son intervention.
François Simon est annoncé en retard et son emploi du temps l'oblige à ne pas rester longtemps. La réunion démarre donc sans lui.
C'est le porte parole de l'USV ( Mr Fourcassier) qui démarre le débat en nous faisant un petit historique pour déboucher sur les dernières propositions du COPIL qui valide, dans leur secteur, le choix du fuseau D. Il explique la position de l'USV, en désaccord sur ce fuseau et leur détermination à proposer un fuseau alternatif (appelé variante D) qui se rapproche de l'autoroute épargnant un peu plus St Jory mais qui évidement en impacte d'autres, notamment le village d'Espinasse venu en renfort bruyant assister à cette réunion. Il est bien apparu en tant que vendeur de son nouveau tracé, promoteur du projet LGV, se réjouissant d'avoir été entendu par RFF et même le ministère puisque les 2 tracés (D et sa variante) sont d'après lui toujours en débat.
Le commercial LGV a fait monter la température dans la salle. Les invectives commencent à fuser. On a droit à une première intervention des organisateurs, d'appel au calme et à la sérénité, chose très difficile à atteindre lorsque sa maison doit passer sous le train.
Intervention de François Simon : Il reprend les arguments développés dans leur 4 pages (le TGV mais pas à n'importe quel prix). Pas grand chose à dire, on partage. La question fondamentale c'est bien que leur position n'est pas compatible avec le vote du budget qu'ils ont approuvé au Conseil Régionl. On va tacher de lui poser la question avant qu'il s'en aille.
Suit l'intervention de Mr Claraco responsable du cabinet d'étude du même nom qui, pensions nous, était là pour parler de l'étude qu'ils ont mené sur la variante D. Que neni, il commence en s'adressant à Fourcassier en lui affirmant que ce n'est pas une étude qu'ils ont faite mais simplement un argumentaire sur l'idée que la proposition de l'USV pour la LGV était soutenable. Ils confortent nos positions sur les délires de RFF concernant l'occupation des lignes actuelles ainsi que sur l'évolution du trafic, il argumente sur la nécessité de renforcer le train de proximité, défend et fait la promotion du POLT, ainsi que l'utilisation des lignes existantes comme étant la meilleure solution. Il contredit Fourcassier qui nous avait affirmé dans sa présentation la nécessite de constructions de lignes supplémentaires aux lignes existantes pour assurer le cadencement sur les lignes de proximité.
Bref encore une démonstration (par un expert) de l'inutilité de ce projet LGV.
On a bien fait de venir.
Après l'intervention du paysagiste le débat peut commencer. La température de la salle monte toujours et commence à s'agiter.
Le maire de St Jory intervient. Il ne m'a pas apparu comme étant un défenseur du projet LGV ni des propositions de l'USV. La température continue de monter dans la salle.
Nous demandons à F Simon (avant qu'il parte) d'expliquer l'approbation du groupe EE-LV au CR au budget du CR.
Il nous explique que les groupes EE-LV de l'ensemble des quatre régions concernées par la LGV se sont entendus pour défendre une position commune.
C'est pour eux la nécessité de garder une ligne de crédit (14M€) sur le Bordeaux/Tours pour financer demain, l'amélioration des lignes existantes.
Ils ne voteront pas le protocole de financement LGV au prochain CR. (1)
Ce sera la seule question de la soirée.
Il est 23h, la température dans la salle a atteint son point de fusion. Intervention d'une dame (certainement de l'Espinasse) très en colère, à la limite de la saturation des cordes vocales qui affirme ne rien apprendre à cette soirée et invite tous les mécontents à quitter la salle. C'est ainsi qu'une trentaine de personnes se lèvent et se dirigent vers la sortie, sans oublier d'éteindre la lumière et de déclencher l'alerte (intrusion ou incendie).
Sous une telle confusion tout le monde suit : Ce sera la fin de la soirée. Patrick
(1) Note JPD : Intervention de François Simon au Conseil régional du 20 décembre où en introduction il explique la nature du débat (le vote du budget) et où par deux fois il explique qu’il vote « la provision » qui pour le Bordeaux-Tours n’est pas une dépense aux calendes grecques mais une dépense en 2011 !:
« Chers collègues,
Il s’agit dans le vote du budget primitif d’uniquement voter une ligne budgétaire de provision pour la ligne LGV Tours-Bordeaux, projet Ligne Europe Atlantique (LEA).
(…)
Pour autant en cohérence avec notre position, réduire la durée du trajet entre Paris et Toulouse, nous voterons cette ligne budgétaire de provision pour ne pas être démuni au cas où le bouclage financier serait réalisé.
C’est pourquoi, si nous voterons cette provision, nous sommes déterminés à ne pas voter la convention de financement lors d’une prochaine Assemblée plénière.
http://la-brochure.over-blog.com/article-lgv-la-parole-a-ee-a-toulouse-63476261.html
Rappelons s’il le faut l’attitude tout à fait différence d’EE Aquitaine. Quant à la prochaine séance du Conseil régional (le 28 février) on nous assure que l’ordre du jour n’est pas connu. On suppose qu’il y aura le vote non sur le protocole mais sur la convention. Ils voteront contre comme indiqué le 20 décembre, contre un texte qui fixe le financement qui a été voté ! On peut tordre le réel comme le font avec de gros moyens le groupe EE LV, le vote du budget ce n’est pas tous les matins !