Le 10 décembre nombreuses manifs à travers la France au sujet de la LGV. Pour le Collectif Val de Garonne nous étions cette année à la rencontre des habitants de Valence d’Agen (l’an dernier c’était Moissac). Sur la photo, on devine au fond nos banderoles classiques, le panneau sur la remorque et la foule présente qui écoute un petit concert fait par les écoles de musique du secteur.
Un samedi matin à Valence d’Agen, nous ne pouvions que croiser Jean-Michel Baylet qui fait son tour de ville. Il ne s’est pas arrêté au stand du Non LGV, Oui à l’aménagement des lignes, car il n’a pas eu le temps, il devait partir pour la manif de Bressols. Une personne à tout de même pu lui remettre notre journal où il a cru s’étouffer en lisant l’article humoristique : « La LGV, tout le monde la veut ». Article idiot de son point de vue car depuis le début Jean-Michel Baylet est contre cette ligne à grande vitesse. Nous en sommes très heureux mais son journal favori rappelle le lendemain, comme vous le vérifierez ci-dessous, qu’il est contre… la forme prise par la LGV, mais pas contre la LGV ! Son intervention à Bressols rappelle sa proposition de toujours qui rejoint l’idée de ceux qui veulent « une LGV en site propre ». Ce qui est impossible, surtout vu les conditions financières actuelles qui imposent surtout une LGV à l’économie ! Le scoop de Baylet (son propos à Valence) aura duré le temps d’une matinée…
Par contre la manif de Toulon a secoué la ville (voir article). Une fois de plus, redisons-le, les positions sur la LGV ne sont pas seulement en pour et contre, mais se basent sur l’idée suivante : quels moyens de transports sont les plus pratiques pour les habitants du pays ? Et nous répondons aussitôt : le train, rapide, sûr, économique, peu polluant mais pas n’importe quel train et surtout pas le train entre les mains des profiteurs du genre Vinci…
JPD
La Dépêche Publié le 11/12/2011 09:47 | J.-Ph. Laulan
LGV à Bressols. Le remblai de toutes les colères
Un remblai qui a déclenché une forte mobilisation dans la commune bressolaise.
Hier en milieu de matinée, le premier magistrat de Bressols, Jean-Louis Ibres, l'a clamé (bien) haut et (très) fort : « Ce combat est de la plus haute importance pour la commune de Bressols, mais aussi pour notre territoire. J'ai la ferme conviction que la bataille n'est pas perdue. Ce rassemblement exprime notre volonté ferme et définitive de nous opposer au remblai. Nous ne lâcherons absolument rien. »
Ce remblai qui a cristallisé bon nombre de colères et d'inquiétudes dans son sillage (300 personnes réunies hier sur la place de la mairie de Bressols) a été imaginé par RFF pour soutenir le passage la future LGV.
Un remblai qui n'a pas laissé insensible le président du conseil général, Jean-Michel Baylet, qui relevait au moment des différentes prises de parole de soutien à l'action des élus bressolais : « Dans ce dossier de la LGV, le conseil général avait très rapidement identifié certaines difficultés qui, dès le début, nous ont amenés à nous positionner de manière claire et précise auprès de RFF. Il apparaissait que le projet de traversée de la commune de Bressols était fort complexe. Nous réaffirmons aujourd'hui que vos conditions de vie et votre environnement doivent être respectés. La participation financière du conseil général reste suspendue à l'accord plein et total des élus représentatifs des populations concernées par ce tracé et qui œuvrent au mieux de l'intérêt général. »
« Savoir dépasser les contextes financiers »
Les mots « solidaires » et « muraille infranchissable » ont servi de fil rouge à ce mouvement protestataire qui ciblait un ouvrage de 2,5 km de long, de 80 mètres d'embase et de 15 mètres de haut. Sylvia Pinel, député, s'était félicitée d'une « présence massive aujourd'hui qui démontre la volonté de travailler collectivement afin que le passage de la ligne LGV se fasse dans les meilleures conditions possibles. Il faut savoir dépasser les contextes financiers et budgétaires afin que vous puissiez vivre dans les conditions que vous avez choisies. Le tracé de la LGV ne doit pas se faire à n'importe quelles conditions et à n'importe quel prix. Nous avons demandé un passage de la ligne exemplaire au niveau environnemental, paysager et acoustique. Aujourd'hui, nous le réaffirmons, la voix des élus et des populations doit être entendue. » Un lâcher de ballons arrimé à une hauteur symbolique de 15 mètres a complété ce mouvement protestataire.
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Le chiffre : 60 Hectares>D'emprise foncière. Sur la commune de Bressols si le remblai prévu par RFF était réalisé. Un remblai qui met entre parenthèses bon nombre d'orientations pour les mois à venir , à commencer par le schéma du SCOT qui est en attente de la décision. de RFF.
Manif à Toulon article de Var Matin
La LGV ne passera pas par eux. Entre 2400 personnes selon la police et 4000 selon les organisateurs, à bord de 130 tracteurs et de voitures, ont manifesté ce samedi à Toulon contre les projets de tracés de la ligne à grande vitesse (LGV) Paca.
Une quarantaine d'organisations syndicales et professionnelles agricoles, des élus de tous bords, des associations de défense de l'environnement et des collectifs d'habitants, s'étaient associés à cette manifestation, inscrite dans "les journées européennes des projets inutiles et ruineux".
Le port a été bloqué à la circulation une bonne partie de la journée jusqu'à la dislocation de la manifestation, qui s'est déroulée sans incident, vers 15 heures.
"Le monde agricole est sorti de ses terres pour dire sa colère et pourtant le monde agricole aime la tranquillité", a résumé le président des Jeunes agriculteurs (JA), Sébastien Perrin, qui s'est félicité de la mobilisation "dans ce combat du pot de terre contre le chemin de fer".
Pour le président de la chambre d'agriculture, Alain Baccino, "on n'a pas sauvé le rosé pour laisser passer la LGV" (Ligne à grande vitesse), qui doit traverser la région Provence-Alpes Côte d'Azur (Paca) à l'horizon 2023. Selon lui, "tous les fuseaux de RFF (Réseau Ferré de France, l'un des co-financeurs, NDLR) passent dans les zones agricoles et ça, c'est impossible".
Les associations "urbaines" ont également exprimé leur opposition, à l'image de "Stop LGV Coudon", dont le président, Olivier Lesage, a dénoncé "les élus locaux qui se réfugient dans les jupes des décideurs parisiens".
Une minute de bruit, avec sirènes hurlantes, concerts de klaxon et cornes de brume, a également été observée avant que la manifestation se poursuive en musique, autour de barbecues.
Au préalable, et pour répondre aux critiques des commerçants qui avaient dénoncé l'organisation de cette manifestation en période de Noël, les organisateurs ont invité les manifestants à réaliser en ville leurs achats de fin d'année. Une collecte a même été organisée pour récupérer des fonds pour les jouets des plus démunis.
En début de matinée, la manifestation avait débuté par un regroupement devant la préfecture, où les agriculteurs avaient symboliquement simulé "les obsèques de l'agriculture varoise" en déposant un cercueil. "Je m'adresse à ceux qui ont assassiné cette compagne (l'agriculture, NDLR) indispensable à chacun d'entre nous", a déclaré le secrétaire de la fédération départementale des syndicats agricoles (FDSEA), Gilles Millo, lors d'une oraison funèbre.
Recueillis autour du cercueil, enveloppé des drapeaux de la FDSEA et des JA, les viticulteurs avaient ensuite observé une minute de silence avant de le fleurir de nombreux bouquets de gerberas, mufliers et oeillets. Sur les banderoles déployées, on pouvait lire notamment "LGV: la gangrène du Var", "Non à la LGV, gardarem la terra" ou "RFF: rien à foutre de ta ferme".
La concertation sur le tracé a été interrompue dans les Bouches-du-Rhône et le Var, après plusieurs réunions publiques mouvementées, mais se poursuit dans les Alpes-Maritimes. La ligne, qui vise notamment à parer à la saturation prévisible du réseau, doit ramener Paris à 4 heures de Nice (contre près de 5 heures 40 actuellement).