LGV : La parole au maire de Bressols

 

Permettez quelques commentaires à l’entretien ci-dessous que le maire de Bressols a accordé au Journal du Palais. Nous avons numéroté les questions pour faciliter nos observations.

1 ) Le constat est restrictif. Ceux qui sont touchés sont tous ceux qui vont subir les nuisances, bruit, environnement, routes coupées etc. Il n’y a pas que les expropriés qui sont sous-estimés.

2 ) En quoi le viaduc est meilleur que le remblai ? Pour l’esthétique, pour le bruit ? le viaduc autant que le remblai confirme ce que nous disons : une LGV c’est une ligne avec des impératifs uniques et graves pour tous.

3 ) Donc mobilisons nous pour le viaduc ! Alors qu’il faut se mobiliser pour empêcher une ligne socialement inutile ! Nous le répétons, si elle était utile, alors nous serions prêts à comprendre les sacrifices.

6 ) La question confond deux phénomènes, lez financement de Bordeaux-Tours et celui de Bordeaux-Toulouse. Le préfet avait en effet levé les bras au ciel quand il a vu que quinze collectivités territoriales de Midi-Pyrénées refusaient de payer Bordeaux-Tours (dont le Conseil général du TetG). Au bout du compte, à la date de l’entretien, l’Etat avait décidé de payer à la place des récalcitrants et ce dossier est bouclé sans qu’à aucun moment Bordeaux-Tours ‘ait été en danger. Il y a eu de l’intox de la part du préfet de région et de l’intox pour de tels projets pharaoniques c’est un peu désolant.

7 ) C’est là qu’on voit que le maire prend ses désirs pour des réalités. Il sait très bien que la LGV a de très nombreux opposants mais il ose encore dire : « Le TGV tout le monde le veut ». Le TGV est déjà en gare de Montauban… Ayant eu la bonne idée d’organiser des débats, le maire a pu noter que les opposants étaient plus applaudis que les défenseurs du projet mais on oublie si vite quand on se laisse embobiner par les autorités.

8 ) Quant à la leçon de mobilisation, elle nous laisse bouche bée. Ceux là même qui réduisent l’impact de la LGV à chaque phrase (voir question 1) s’étonne ensuite que des citoyens se démobilisent quand le fuseau passe ailleurs ! Le maire de Bressols a déjà eu l’audace de dire à RFF en réunion publique qu’l n’était pas d’accord avec le projet et RFF a souri… Une LGV ce n’est pas un chemin communal dont le tracé peut prendre de multiples vitrages, c’est un projet énorme dont la première des conditions est donnée par les politiques qui ont exigé un Toulouse-Paris en 3 heures.

Le tracé des techniciens répond à cette exigence ! La mobilisation du grand public c’est pour remplir la page des mensonges qui nous sont débités jours après jours sur ce dossier, pour faire avaler la pilule. Pendant que je réponds à des balivernes, je ne m’occupe pas de dénoncer le fond du projet. Promis je vais y revenir dans mon prochain article. 2-09-2011 JPD

Journal du Palais du 8 juillet 2011

« RFF doit assumer ! » Maire de Bressols, Jean-Louis Ibres dénonce la brutalité d’un mode de passage qui sacrifie sa commune, en appelle à la mobilisation et n’exclut aucun blocage.

1) Concrètement et simplement, où en sommes nous ?

Le tracé H264 a été retenu en qualité de tracé préférentiel. Il traverse la commune et touche quinze à vingt maisons et sept à huit entreprises. A cela s'ajoute l'emprise de la gare qui sera considérable. Voilà.

2 ) Et où le bât blesse-t-il ?

Ce n'est pas tant au niveau du tracé que du mode de passage que les discussions sont âpres puisque RFF nous propose un passage aérien, un remblai de dix à douze mètres de hauteur et de soixante à quatre-vingt mètres de large. Pour nous, c'est hors de question !

3 ) Quelle serait donc votre préférence ?

Nous plaidons et demandons un mode de passage viaduc de 1'A20 à la future gare. C'est la solution la moins pénalisante mais RFF refuse. Trop cher !

4 ) Donc nous sommes dans une situation bloquée ?

Je crois que d'abord le choix du mode de passage dépasse nos simples interlocuteurs locaux. Ensuite, nous discutons encore avec RFE Et si sur la question du tracé nous pouvons encore avancer de sorte à déplacer le fuseau retenu, certes de manière marginale, nous restons sur nos positions quant au mode de passage.

5 ) Et comment se positionne l'association des communes traversées par le tracé ?

Il y a une vraie unité, y compris avec Montauban qui nous soutient.

6 ) Récemment, le préfet de région Coumet a évoqué une possible suspension en raison de la réticence de certaines collectivités à financer la ligne ?

C'est juste une posture de circonstance. Rien d'autre. Cela a été dit parce que Jean- Michel Baylet a annoncé que le Conseil Général ne financerait pas la ligne si l'impact du projet sur le département n'était pas mieux pris en compte.

7 ) Il semble que le TGV s'accompagne de concessions lourdes in fine?

Le TGV tout le monde en veut. Moi le premier. Etre à trois heures de Paris, c'est un atout remarquable d'autant que nous sommes l'une des dernières régions à ne pas l'avoir. C'est un projet extrêmement structurant et il ne faut pas raisonner à l'échelle de Bressols seule mais à l'échelle du territoire.

8 ) Pour autant, le prix à payer en terme d'aménagement est lourd?

Voilà pourquoi nous ne démordrons pas de notre position quant au mode de passage. S'il faut bloquer, nous bloquerons ! Que cela se sache. Et d'ailleurs, il faut que le grand public se mobilise autour de notre position. RFF a habilement agi. En lançant le projet d'un premier fuseau touchant tout le territoire, puis en le réduisant progressivement, la mobilisation des mécontents s'est atténuée d'autant, partant du principe qu'à partir du moment où vous n’êtes plus concerné, vous ne vous mobilisez plus.

9 ) Et à ce jour, quel est le discours que RFF tient à votre endroit?

Devant notre refus du mode de passage, il nous demande de leur fournir un plan qui leur permettra d'étudier les transparences (ndlr : alternatives), nous, nous demandons qu'ils nous fournissent les transparences pour aménager !

10 ) Les discussions sont donc houleuses?

Je dirai qu'elles sont tendues. Car il y a des incohérences que nous ne comprenons pas. Au Sud de Bressols, RFF veut construire un viaduc pour protéger une gravière et son écosystème. Soit Mais cette préoccupation environnementale serait louable s'il appliquait le même procédé pour traverser Bressols.

11 ) Dialogue de sourds ou pas?

RFF veut passer par Bressols, qu'il assume pleinement. Une certaine qualité de vie et environnementale est attendue en conséquence du projet. Car il faut bien se dire qu'une fois construit, on ne pourra pas revenir dessus. Voilà pourquoi je réitère mon appel à la mobilisation du grand public.

RECCUELLIS PAR O.L