Deux articles qui présentent la situation
Contournement de Nîmes et Montpellier : RFF invite les candidats à préciser leur offre
FV | 15/02/2011
Suite à la signature le 7 février du protocole d'étape validant le cadre du Contournement de Nîmes et Montpellier, RFF lance le dialogue compétitif avec chacun des trois groupements candidats pilotés par Bouygues TP, Eiffage et Vinci Concessions.
Thierry Mariani, secrétaire d'Etat chargé des Transports, a signé lundi 7 février, à Montpellier, le protocole d'étape entre les partenaires financeurs de la future ligne à grande vitesse du contournement entre Nîmes et Montpellier pour le fret et voyageurs.
Le cadre du Contournement de Nîmes et Montpellier étant validé, Réseau Ferré de France (RFF) a convoqué les trois groupements candidats pour la première session du dialogue compétitif et approfondi.
Vers la conclusion du contrat de partenariat
Cet échange avec les candidats durera 7 semaines. Les groupements remettront leur offre finale cet été, et RFF désignera l'attributaire pressenti du contrat à l'automne 2011.
Le contrat porte sur le financement, les études, la construction et la maintenance de la nouvelle ligne à grande vitesse. En contrepartie, le groupement retenu recevra des financements publics et des loyers versés par RFF. L'organisation des circulations restera sous la responsabilité de RFF.
Construction de deux nouvelles gares
Le projet s'étend désormais à la construction de deux nouvelles gares au Contournement de Nîmes et Montpellier pour la desserte de deux agglomérations : à Manduel, pour Nîmes et dans le secteur Odysseum, pour Montpellier. Au final, il permettra de mettre Paris et Montpellier à 3 heures l'une de l'autre, d'augmenter les circulations TER entre Nîmes et Sète et d'éloigner les trains de fret des centres villes. « En franchissant cette nouvelle étape, RFF affirme sa volonté de faire aboutir le meilleur projet possible pour le Languedoc Roussillon, dans le cadre de nos Grands projets Ferroviaires Méditerranéens, estime Hubert du Mesnil, Pdg de RFF. Maillon essentiel de la liaison Italie - Espagne, ce projet offrira un progrès majeur pour la circulation des voyageurs régionaux et des marchandises ».
80 km de long
D'une longueur de 80 km, ce projet comprend à la fois, la réalisation d'une section de 60 km de ligne à grande vitesse entre Manduel (à l'est de Nîmes) et Lattes (à l'ouest de Montpellier), 10 km de liaison sur la rive droite du Rhône et 10 km de raccordements vers Saint Brès, Lattes et Manduel.
Première phase de la réalisation de la ligne à grande vitesse mixte fret et voyageurs entre Nîmes et Perpignan, ce projet s'inscrit dans le prolongement de la ligne à grande vitesse Méditerranée et de la concession franco-espagnole Perpignan-Figueras mise en service fin 2010, qui assure la connexion entre le réseau français et européen avec le réseau ibérique.
Les objectifs
Ce projet permettra d'accroitre l'attractivité du transport de voyageurs à grande vitesse vers le sud de la France, tout en libérant des sillons sur la ligne actuelle pour augmenter significativement l'offre des trains régionaux de voyageurs. Il favorisera également le développement du corridor « D » entre Valence-Lyon-Turin et Budapest pour le fret européen. Plus largement, cette ligne à grande vitesse qui combine l'activité fret et voyageurs, permettra à l'horizon 2016, d'accroître l'attractivité du transport ferroviaire français et européen en s'inscrivant dans une perspective de développement durable mise en avant par le Grenelle de l'Environnement.
Midi-Libre
Dimanche 6 février 2011
LGV : Doutes sur les LGV Montpellier-Perpignan et Provence
FRANCE - Ce dimanche sera paraphé à Montpellier un protocole d’étape pour le financement de la ligne nouvelle du contournement de Nîmes et Montpellier. Cette signature survient à point : le colossal programme de construction du Grenelle laisse élus et professionnels perplexes, les caisses étant vides et le réseau ferré classique à bout de souffle : RFF manque d’argent même pour entretenir les voies anciennes (17 % d’impasse budgétaire).
Le projet de Schéma national des Infrastructures de Transport (Snit) confirme 2 000 km d’ici 2020, puis 2 500 km par la suite. Total : cent milliards d’euros ! tout simplement Pharaonique. La ministre de l’Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet, néanmoins, rassure : « On demande des participations aux collectivités territoriales, parce que ça leur permet de se développer. » Mais le cas de la LGV Tours-Bordeaux donne à réfléchir. Le financement de ce projet de 7,8 mds € n’est pas bouclé après des mois de négociations.
Les collectivités commencent à dire qu’elles ne pourront pas suivre, tandis qu’un appel au privé menace d’une forte hausse du prix des billets. Quant à RFF, gestionnaire des voies, il ne peut plus s’endetter que si les investissements sont rentables. Ce qui ne semble souvent plus le cas.
Du coup, on entend qu’une partie des projets ne seront jamais réalisés. Maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin (UMP), glisse qu'« il n’y aura peut-être jamais de LGV » Marseille-Nice. Il est vrai qu’avec ses collègues il a choisi l’option la plus chère à... 15 milliards d’euros. « Ce programme de LGV, c’est comme si on construisait de nouvelles ailes à un château dont on n’aurait pas les moyens de refaire les toitures », note un cadre de la SNCF. François Fillon, lui, refuse que l’on sacrifie le réseau existant aux LGV.
En Languedoc, ce doute vise bien sûr la future LGV Montpellier-Perpignan. Là encore, c’est l’option la plus chère qui a été choisie, fret et très grande vitesse : 5 à 6 milliards d’euros. Phasable... ou infaisable ?