Le Petit Journal titre : « Baylet a un train de retard ». Le compte-rendu sur la question est sérieux mais pas le titre. Baylet est totalement favorable à la LGV et en a fait la démonstration maintes et maintes fois, mais en même temps il veut défendre les riverains qui en Tarn-et-Garonne sont très nombreux. Comment le lui reprocher ? Le 21 avril, j’étais un temps à la séance du Conseil général, et ensuite à la réunion RFF où des élus favorables à la LGV ont découvert (comment ont-ils pu en être surpris ?) que le projet de tracé restait toujours le même. Où qu’elle passe la ligne, les dégâts seront grands et plus grands encore que notre imagination ne le suppose.
Jouer les vedettes ?
Une comparaison revient souvent : Baylet contre Golfech puis favorable à Golfech. Rappelons que cette évolution fut celle aussi du PCF d’abord, puis du PS et que le contexte est totalement différent, d’autant que là, Baylet était totalement pour au départ, et qu’il évolue vers un refus. Avec Golfech les compensations fiscales furent gigantesques tandis qu’avec la LGV c’est rien du tout. Avec Golfech il était maître du dossier, alors que là sa décision interfère sur le cas de beaucoup d’autres dossiers (et les moyens d’offrir des compensations est limité). Non Baylet ne cherche pas à se faire remarquer sauf à ne pas écouter la colère des riverains.
Le tracé imposé malgré tout ?
RFF a trop dit tout et son contraire, a trop fait de promesses et de contre-promesses. En Lot et Garonne comment ne pas observer le calendrier : le 21 avril le département finance la LGV Tours et Bordeaux, et le 3 mai c’est la présentation du tracé Bordeaux-Toulouse. Pour le Tarn-et-Garonne, les promesses étaient faites pour obtenir l’argent du Conseil général, or il était totalement logique que Baylet fasse dépendre ce versement du tracé de Bordeaux-Toulouse. Je ne sais comment va titrer le Petit Journal du Lot et Garonne (c’est un hebdo là-bas) mais il me semble qu’il faudrait signaler la légèreté de la décision de ce Conseil général. Ils financent à fond perdu sans même défendre leurs administrés !
D’utiles informations
Le Petit Journal donne les six financeurs qui pour le moment disent oui (Conseil régional, Conseil général de Haute Garonne, Grand Toulouse, Grand Montauban, Conseil Général du Gers, Pays de Pamiers). Six sur 21 c’est bien peu. Et termine son article en disant que le préfet de région reste optimiste : « D’autres départements pourraient se manifester, sous-entendu les Hautes-Pyrénées, le Lot et l’Aveyron. » L’intoxication continue : l’Aveyron comme l’Ariège ont dit depuis très longtemps NON, Non et NON, et nous l’avons rappelé dans bien des réunions où les amis de Jean-Michel Baylet nous disaient : « Tous les élus sont pour ». A Castres, Bugis a tenté de faire voter le projet puis il l’a retiré sentant venir l’opposition dans son propre camp. La tendance n’est pas aux signatures mais à la colère. Je ne doute pas que les menaces en tout genre vont continuer de pleuvoir sur les récalcitrants mais c’est le principe qu’il faut revoir. Bordeaux-Tours c’est pas à Midi-Pyrénées à le financer et quand en plus Ségolène Royal en Poitou-Charentes accepte seulement de faire un prêt…
Pour conclure, la parole à Martin Malvy et son fatalisme récurrent : « Nous ne pouvions prendre le risque que Midi-Pyrénées reste à l’écart du réseau grande vitesse. » « Pauvre Martin, pauvre misère » dit une chanson : mais en Midi-Pyrénées sauf le Tarn-et-Garonne tout le reste se trouve à l’écart de la grande vitesse ! Mais bon ne refaisons pas le débat !
Le mérite du Petit Journal c’est d’avoir donner la parole aux défenseurs et aux adversaires de la LGV alors que La Dépêche Tarn-et-Garonne a toujours refusé de la donner aux opposants or voici qu’à présent… la colère gronde. A suivre. 22-04-2011 J-P Damaggio