Le poète Jean Malrieu sera bientôt sur CFM. Comme tous les poètes de son époque il a été secoué par la Guerre d'Espagne (il avait 21 ans). Comment pouvait-il en rendre compte. Voici le chemin suivi. JPD
Jean Malrieu (Montauban 1915-Montauban 1976) instituteur, poète, amoureux de Penne et des Gorges de l’Aveyron et fils d’un contrôleur des P.T.T. En tant que poète il a été à l’origine de plusieurs revues dans le monde marseillais : Cahiers du Sud, Action Poétique en 1951 revue dont il s’écarta rapidement en 1956 pour des raisons politiques. Il était communiste mais à partir de 1956 il prit ses distances jusqu’àç se lier en 1968 avec l’extrême-gauche qui publia plusieurs de ses œuvres chez P.J. Oswald.
GUERRE D'ESPAGNE
Révolte des matins chargés à blanc.
Les mutins ont franchi le delta des noyés.
Les marins fusillés à l'encre bleue des journaux de l'aube
Se cachaient le cœur derrière la main.
La fleur du sable éclôt au grenier du vent.
Les gestes étonnés d'une colère oubliée
Saignaient.
Toutes les dents dehors.
Mange ta faim. Les mots de l'amour sont nus
Et l'avant-bras du peuple, l'avant-garde,
Chasse le philtre des impatiences mystérieuses.
La liberté de vivre passe par celle de mourir.