Je remercie l’ami René Merle pour m’avoir communiqué cet article sur le cas du Var. Je reste abasourdi par le fait que la création des nouvelles cartes départementales se fasse avec si peu de vagues. Mais voilà, les préfets rigolent, ils auront le dernier mot en décembre… Et pendant ce temps les citoyens n’y comprennent rien et l’article en question n’est pas de nature à les éclairer, sauf à leur rappeler que la politique devient seulement un combat des chefs. A suivre. JPD
Ils sont contre, à l'unanimité. Hier, les conseillers généraux ont, par délibération, demandé au préfet de retirer son projet d'intercommunalité afin de leur laisser le temps de la concertation. Majorité, opposition de gauche et opposant Front national ont, certes, dit non dans un même élan. Mais pas forcément d'une même voix. Ouvrant par là le débat public, qui semblait jusqu'à présent faire défaut dans ce dossier engageant durablement l'avenir du département.
Il aura toutefois fallu patienter jusqu'à la fin de la séance pour entrer dans le vif du sujet. Introduit par le président Horace Lanfranchi, qui a donc proposé « de demander au préfet de retirer son projet et de maintenir le statu quo en matière d'intercommunalité, afin de permettre aux collectivités de conduire la concertation et les études préalables indispensables à l'obtention du consensus nécessaire ».
« Oui mais »
Le sénateur Pierre-Yves Collombat n'a pas fait durer le suspense et a expliqué tout de suite la position du groupe de gauche. « Parce que nous ne pensons pas que l'intercommunalité XXL proposée par le préfet corresponde à l'attente des communes et des EPCI existants, parce que nous pensons que l'intercommunalité, c'est d'abord l'affaire des communes et parce que nous pensons que les décisions des élus doivent être éclairées par des études préalables sérieuses, nous voterons cette délibération de bon sens. »
Du côté de la majorité départementale, Ferdinand Bernhard a fait entendre sa différence. Son « oui mais ». Oui, le maire de Sanary votera la délibération, mais l'intercommunalité, il n'y croit pas. « Deux présidents de la Cour des comptes et des ministres de l'Intérieur ont affirmé à plusieurs reprises que l'intercommunalité coûtait plus cher aux contribuables. Nos aînés ont toujours su s'unir quand il le fallait en créant des syndicats intercommunaux, qui ne coûtaient pas cher. Et ceux qui nous répètent qu'il y a trop d'échelons administratifs sont les mêmes que ceux qui nous en rajoutent ! »
Jean-Louis Masson aussi a exprimé son opinion. « Le "communard" que je suis s'inquiète. Même si Nicolas Sarkozy nous a dit que les communes conserveraient les compétences générales, je crains, comme Ferdinand Bernhard, qu'à terme, on supprime les communes ! D'ailleurs, le projet socialiste parle de les intégrer dans les agglos. »
Calendrier trop court
Le député Philippe Vitel avait aussi son mot à dire. Tout en approuvant la simplification qu'apportera la nouvelle loi - qu'il a d'ailleurs votée -, il déplore le calendrier trop court. « Le président de la République s'est engagé à le revoir. Et il y a des points qui n'ont jamais eu mon adhésion. Par exemple, la métropole ne me semble pas la solution idéale pour le Var. Et n'est pas en harmonie avec la mise en place des conseillers territoriaux.»
Dialogue
De quoi faire réagir le sénateur Collombat. « Les métropoles ne sont pas qu'une simple forme d'intercommunalité, mais une structure qui vampirise les départements. Mais cette loi, je ne l'ai pas votée, moi. J'ai même déposé des amendements contre ! » Et une fois n'est pas coutume le socialiste s'est félicité du « débat exceptionnel qui s'est déroulé dans l'assemblée au lieu des discours parallèles que nous entendons d'habitude » !
« Je voulais qu'on discute aujourd'hui et je souhaite rencontrer le plus de monde possible pour continuer le dialogue », a conclu Horace Lanfranchi qui va se lancer dans une tournée des territoires.