J'avoue que c'est étrange. Sans un ami qui nous a averti, nous pouvions passer à côté de cet hommage. Voici la présentation sur le site du gouvernement :
"Déplacement à Castelsarrasin (82) - François Lamy, ministre délégué à la Ville se rendra vendredi 15 novembre 2013, à Castelsarrasin, pour rendre hommage à Habib Grimzi victime d’un crime raciste le 15 novembre 1983.
Habib Grimzi, touriste algérien de 26 ans, a été défenestré du train Bordeaux-Vintimille. Il est l’une des victimes des nombreux crimes racistes et xénophobes de cette période.
Cet hommage Républicain sera rendu en présence du Consul d’Algérie, d’anciens marcheurs pour l’égalité et contre le racisme, et de Mohamed Mechmache, Président de l’association ACLefeu."
Programme
15h : Hommage à Habib Grimzi, gare de Castelsarrasin."
Le Petit Journal a mentionné le fait aujourd'hui mais rien sur La Dépêche. Sans doute demain mais être averti demain matin pour un hommage à 15 heures...
Pour notre part nous avions déjà évoqué la question par ces deux liens.
poème de Maximilien Reynès-Dupleix
Le Tarn-et-Garonne sur Marianne
Nous ajoutons cet extrait du livre, J'ai vu mourir sa LGV, où un fana de LGV explique comment il a été pri par ce mal.
"Cette fois le train démarre enfin, donc Malin range sa page pliée en quatre dans sa poche pour se consacrer exclusivement aux plaisirs du train qui avance lentement mais dont on sent déjà toute la puissance qu’il garde en réserve. Il pense alors à cette question qu’il adresse à son compagnon de voyage :
– Pietro, tu peux me dire à présent pourquoi tu es devenu un obsédé de la grande vitesse ?
– A cause d’une expression qu’on trouvait sur tous les trains : e pericoloso sporgersi et que le TAGV a rendu inutile !
– Tu veux dire que tu as pris en grippe les fenêtres des trains que le voyageur pouvait ouvrir et auxquelles il pouvait se pencher à ses risques et périls ! Il doit y avoir une raison particulière ?
– Laisse les raisons particulières, nous pensons surtout à l’intérêt général ! Mais toi tu as peut-être des raisons particulières pour m’avoir suivi sur la même pente ?
– Ce ne sont pas les fenêtres qui me firent prendre en grippe les trains d’autrefois, ce sont les portes, des portes que quelqu’un pouvait ouvrir pour jeter dehors n’importe qui !
– Tu penses sans doute à un événement particulier ?
– Pas particulier, mais général puisque le fait divers a donné un film qui s’appelle train d’enfer ! Tu te souviens ?
Oui, l’histoire avait fait grand bruit à Montauban où la projection du film a été interdite pour ne pas nuire au procès. L’œuvre de Roger Hanin avec Jean Curtelin comme scénariste, raconte que lors d'une bagarre dans un bal, trois jeunes gens, Lacombe, Jouffroy et Le Goff sont arrêtés pour quelques instants. Libérés, ils partent en train et décident de passer leur colère en frappant un jeune Arabe dans le train Bordeaux-Vintimille, avant de le précipiter hors du wagon en marche.
Ce jour-là Malin était dans le train. Il n’a rien vu, rien entendu mais d’avoir, après coup, imaginé la mort de si près, lui a laissé une marque indélébile. La victime s’appelait Habib Ghemzi (et Malin répète trois fois le nom en racontant l’histoire), un jeune Algérien de 26 ans que les trois futurs légionnaires assassinent presque de leurs mains sans qu’il soit totalement mort quand ils ouvrent la porte pour se débarrasser du corps.
L’homme était en vacances en France depuis le 9 novembre 1983 et le 14 novembre, sa vie s’achève brutalement. On ne devrait jamais oublier ce train d’enfer. Les témoins, par crainte d’être accusés de non assistance à personne en danger, se firent rares.
– Avec le TAGV, fenêtres et portes closes comme dans un avion ! Tout respire la sécurité, tout rend le train plus sympathique, conclut Malin secoué par le rappel de ce souvenir."
TAGV : Train A Grande Vitesse à différencier de TGV qui est une marque déposée.