Léon Cladel et Camille Delthil furent dans la même classe au collège de Moissac à la rentrée 1848-1849. Rentrée particulière si l’on en croit Léon puisqu’il avait été renvoyé du collège précédent à Montauban, pour avoir sonné les cloches de joie en apprenant la Révolution de Février !
Il est donc émouvant de feuilleter le cahier de devoirs de Cladel qui est aux archives départementales du TetG (17 J 1 ). Il s’agit de devoirs de latin et de grec mais le cahier est agrémenté de quelques dessins dont il est impossible de dire l’auteur.
Le passage le plus amusant se trouve en dernière page quand on découvre un tableau qui semble être un relevé de notes d’enfants de la classe où le premier de la liste est Cladel et le dernier Delthil, l’un se défendant très bien pour le thème latin et l’autre pour la version. Ils se complétaient à merveille semble-t-il.
Aujourd’hui, dans la géographie de Moissac les deux hommes se donnent la main autour d’un hôpital que la population tente de défendre. La grande entrée sur trouve sur le boulevard Delthil et les urgences sur la rue Léon Cladel.
Un poème ouvre le cahier mais un poème écrit bien plus tard.
Toute l’Europe est sous les armes
C’est le dernier râle des rois
Soldats, ne soyons pas gendarmes
Soutenons le peuple et ses droits
les républiques nos voisines
Que les Alpes soient des collines
pour nos chevaux et nos canons (bis)
aux armes (bis) et courons aux frontières
qu’on mette au bout de nos fusils
les oppresseurs de nos pays
les Changarnier, le ( ?)
les peuples sont pour nous des frères
des frères, des frères
et les tyrans des ennemis.