Nous reprenons avec plaisir cet article de Libération sur une manifestation que nous défendons depuis… 25 ans ! JPD
Libération 13/03/2013 Ciné Latino souffle ses vingt cinq bougies
CINÉMA. La fibre militante des débuts est toujours là. Du 15 au 24 mars le festival CinéLatino fêtera son 25e anniversaire avec un retour aux sources autour du thème «Cinéma et politique».
Un quart de siècle après son lancement par un collectif d’associations, ce panorama des cinémas et des documentaires d’Amérique latine est devenu une référence dans le circuit professionnel tout en restant fidèle à ses engagements. La solidarité cinématographique initiée dans les années quatre vingt ne s’est jamais démentie. Hasta siempre (« pour toujours ») serait-on tenté d’affirmer.
Autant connues en Amérique latine qu’en France ces Rencontres de Toulouse ont en effet permis à des cinéastes menacés dans leur propres pays (Argentine, Chili, Mexique, Uruguay, Colombie) de continuer à travailler et de construire une œuvre. 118 longs métrages, 42 courts métrages, 26 documentaires, pour la plupart inédits en France, sont au programme de cette édition 2013 de CinéLatino dans laquelle LibeToulouse est allé se promener.
« Calle Santé Fé» le remarquable documentaire de Carmen Castillo revient sur les années de plomb dans le Chili des années 1970. Comme bon nombre de cinéastes et de documentaristes sud-américains, cette réalisatrice chilienne s’inspire des dictatures militaires des années 1960 et 1970 en Amérique latine.
Réalisé en 2007, ce film sur l’engagement politique, s'arrête sur la mort de son compagnon Miquel Enriquez, chef du MIR, abattu le 5 octobre 1974 rue Santa Fe dans les faubourgs de Santiago du Chili lors d’un affrontement avec la Dina, la police militaire de Pinochet. Trente après, elle revient sur les lieux du drame et s’interroge sur la lutte armée. En valait-elle la peine ? Miquel et les autres résistants chiliens sont-ils morts pour rien ? Du passé au présent la quête de mémoire résonne avec les aspirations de la jeunesse chilienne d’aujourd’hui.
A voir ou à revoir, dans le même programme, les longs métrages Buenos Aires 1977 du réalisateur Adrian Caetano présenté à Cannes en 2006 et Garage Olimpo de l’argentin Marco Bechi. Ce dernier présentera aussi La terre des hommes rouges, une fiction sur la lutte des indiens Guaranis au Brésil pour récupérer les territoires dont ils on été spoliés.
Repéré dans cette édition 2013 le vidéaste mexicain Edgardo Aragon. Ce jeune artiste ultra réaliste présentera ses récits filmés de narco trafiquants et d’échappés de pelotons d’exécutions dans l’auditorium des Abattoirs. A ne pas rater comme la totalité de ces Rencontres Ciné Latino.
J-M.E
Ciné Latino 25 emes rencontres de Toulouse du 15 au 24 mars.