2012 : Sur le Front de gauche
L’observateur s’intéresse aux élections dans son ensemble (comme c’est le cas dans les deux livres de nos éditions, celui sur 50 ans d’élections municipales à Montauban et celui sur les élections régionales) et donc sur ce blog vous trouverez l’annonce de tous les candidats au fut et à mesure où nous les apprendrons. Nous avions pensé publier un livre sur les législatives mais ça sera pour une autre fois..
Mais, comme tout un chacun, après observations j’ai quelques opinions. Depuis toujours j’appartiens à la mouvance de l’autre gauche c’est-à-dire une gauche à la fois indépendante du PS-PRG mais se positionnant à gauche. Indépendance du PS ne veut pas dire anti-PS mais ça signifie qu’il faut tirer les leçons des dernières années. L’union de la gauche et la gauche plurielle ont été une catastrophe pour cette autre gauche car c’est elle qui a payé au prix fort les erreurs d’un PS qui a renforcé sa domination. L’écologie politique est face au même dilemme. Conséquence pratique : je me serai activé dans un Front de Gauche devenu une organisation UNIQUE ayant des statuts démocratiques.
La seule chose qui a été possible, c’est un Front de Gauche devenu un cartel de deux organisations : PCF-GU (je ne vois aucune différence entre les deux) et PG. Localement, suivant les endroits, il existe comme en Tarn et Garonne, des Collectifs du Front de Gauche qui acceptent des non-encartés mais ces collectifs, financièrement, socialement, médiatiquement etc. sont plus de l’ordre du décor que de la réalité (pas les personnes mais les pouvoirs). Ainsi donc, quand il y a un cartel d’organisations, pour les élections il faut se partager les places. Ce fut le cas jusqu’à présent aux Européennes, Régionales, Cantonales, Sénatoriales et pour demain Législatives. Le problème de la présidentielle c’est qu’il fallait un seul nom et ce fut Mélenchon du PG. En conséquence pour les législatives le PCF a obtenu la grosse part du gâteau soit 80% des meilleures circonscriptions. L’échec du PG aux sénatoriales lui a permis d’obtenir quelques circonscriptions en compensation.
Le PG étant nouveau, son impact électoral propre est difficile à fixer. Une seule indication : aux cantonales il est arrivé que les désaccords mettent face à face les deux partis : le score du PG a alors été meilleur que celui du PCF.
Autre cas : le PG avait deux sénateurs sortants en 2011. Alors que le PCF a maintenu les siens avec des listes unissant les Verts, le PS et le PCF, le PG a perdu les siens étant rejeté surtout par le PS.
Il a deux députés sortants. Va-t-il les conserver ?
Ces petites questions tiennent à l’existence même d’un parti. Les masquer sous prétexte d’unité c’est jouer contre le Front de gauche, car si le PG est nouveau, le PCF est ancien et, c’est mon analyse, il a une part de responsabilité dans la marginalisation de l’autre gauche.
Pour les législatives, il existe des secteurs du PCF qui, non seulement ont refusé de soutenir la candidature de Mélenchon, démocratiquement décidée, mais qui la combattent sur divers blogs. Tout comme dans les six Régions où le PCF a accepté d’aller avec le PS dès le premier tour aux régionales de 2010 (sans le PG qui refusait cette stratégie), le PG est en situation difficile dans les secteurs du PCF où Mélenchon est dénoncé comme étant une part du PS, alors que ce parti ne participe nulle part à des gestions communes avec le PS !
En politique, la démocratie est nationale ou elle n’est pas. Et ensuite, une organisation est démocratique si, par exemple, elle reverse à la base, 50% des aides de l’Etat issus des élections législatives. Pour Montauban Citoyenne, qui conduit un combat municipal, l’organisation est démocratique car il y a correspondance entre objectifs et moyens. Mais pour les autres élections, c’est le poids du national qui décide et quand, à Castelsarrasin, le PS décide de soutenir dès le premier tour la candidate PRG aux cantonales, l’association Vivre ensemble à Castelsarrasin, elle aussi à vocation municipale, vole en éclats.
*Je ne vais pas ici revenir sur le rendez-vous manqué de 2007 (l’extrême division de l’autre gauche) qui va peser lourd encore en 2012, quand des prétendus collectifs antilibéraux ont explosé, sous la pression de deux partis ayant décidé de présenter à tout prix leurs champions à savoir le NPA et le PCF.
Simplement, à partir du moment où on parle de coalition de partis (y compris quand on veut en inclure d’autres) il faut parler de répartition des forces ! Et dans ce cas l’étiquette prime sur les noms.
Mais venons-en au programme. C’est un terme que je n’emploie plus surtout pour l’autre gauche car, n’ayant jamais eu l’occasion de passer nationalement de la parole aux actes, il se répète trop facilement. Imaginez un programme qui proposerait l’abolition de la force de frappe atomique ? Pourquoi mettre le nucléaire civil en débat et pas le militaire ? Je me suis livré à la comparaison entre programme commun (version de 1972 et actualisée de 1977) et programme du Front de gauche : elle permet surtout d’observer le changement d’époque mais pour le reste nous avons nos classiques. Le SMIC, la fiscalité etc. Sauf qu’en 1981 la gauche était beaucoup plus audacieuse. Prenons les nationalisations : il faut tirer les leçons de leur échec pour évoquer celle de la banque aujourd’hui ? Je rappelle que c’est avec des ministres communistes que le Crédit agricole a été privatisé. Quel parti politique a publié un livre bilan sur cette décision insupportable à mes yeux ? C’était au programme de Jospin ?
Vais-je pointer du doigt cet écart dans le programme du Front de gauche : le titre dit l’humain d’abord mais le mot féminisme est absent ! Le mot y serait que je n’en serais pas plus satisfait.
Parfois je suis plutôt favorable à des positions du PCF que du PG (sur les langues régionales par exemple) et parfois c’est l’inverse (sur la sortie du nucléaire). Mais, pour les électeurs, de telles subtilités restent secondaires (elles son majeures pour les militants associatifs engagés dans des combats précis). L’essentiel c’est le rapport au PS : ni la soumission, ni l’exclusion. Les Verts sont les rois de la soumission (pour avoir des élus) et la direction actuelle du NPA c’est l’exclusion (le PS et la droite c’est jute des nuances). Afficher une position intermédiaire c’est dire par exemple pour le second tour : nous souhaitons la victoire du PS mais c’est à lui de convaincre l’électorat du FdeG, non aux dirigeants d’appeler au désistement.
JPD